Petrus CHRISTUS - - - - - Le Christ est la Pierre Philosophale des alchimistes, et réciproquement. « La pierre philosophale n’a cessé d’être considérée comme étant l’enfant divin né de l’art alchimique, conformément à l’image du processus de mort et de résurrection. La nigredo, la noirceur, est constamment comparée à l’état de mort pendant lequel le cadavre se décompose dans la tombe ; l’albedo est le moment où l’on se débarrasse par lavage de cette mort et de la puanteur de la tombe. Enfin naît l’enfant, qui est l’enfant Mercure, l’enfant divin ou la pierre philosophale, et qui est en même temps, simplement la philosophie alchimique renouvelée. »
- - - - - - - -
1er exemple
La
Dormition de la Vierge Ce tableau peint entre 1457 et 1467 représente un épisode qui n'est pas évoqué dans le Nouveau Testament (où l'existence de la mère de Jésus n'est signalée que quatre fois seulement). Cette croyance en la mort et l'assomption de la Vierge ne repose sur aucune base scripturaire. Elle est fondée sur des écrits apocryphes, comme celui du Pseudo-Jean, Sur la mort de Marie (4ème ou 5ème siècle) ou La Légende dorée (Legenda aurea) de Jacques de Voragine rédigée en latin entre 1261 et 1266. http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gende_dor%C3%A9e Le mot dormition (en grec kimisis) est utilisé, dans le vocabulaire chrétien pour désigner la mort non violente des saints et des fidèles pieux. http://fr.wikipedia.org/wiki/Dormition Dans la Bible, des personnages meurent et ressuscitent : Lazare, la belle-mère de Simon Pierre, la fille de Jaïre, le Christ, mais pas la Vierge.
1- Plusieurs scènes peintes dans ce tableau : la Dormition, l'Assomption et l'épisode de la ceinture
2- Que comprendre de l'enchevêtrement, de la coexistence de ces diverses attitudes ? Peut-on interpréter le tableau comme une critique cachée de l'Eglise catholique d'alors ?
En réalité, deux scènes sont juxtaposées :
Scène 2 : l'initiation hermétique dont les diverses étapes sont évoquées en 3 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 et 10
Explications :
L'image ne montre pas en haut à droite saint Thomas recevant la ceinture apportée par un ange. Cette scène sculptée ressemble étrangement à celle peinte par Petrus Christus
10- Ce livre sur ce siège (à trois pieds ? s'il s'agit de représenter a Trinité chrétienne) qui le reçoit et le soutient fermement (vérité bien assise !) pourrait bien être la Bible en son Nouveau Testament, marqué en son cur par le signet enroulé sur lui-même qui s'en échappe : la voie vers la Lumière est sinueuse, difficile (ainsi que celle suivie par le pèlerin représentée par un sentier sinueux à parcourir et une rivière à traverser, ultime étape de purification avant l'entrée ans le temple et la réception de la Lumière, l'accomplissement du Grand uvre). Les deux livres du tableau sont aux extrémités d'une ligne passant par la tête de l'homme en vert situé au point que détermine peut-être le nombre d'or.
3- En conclusion 1-
Si les Apôtres, c'est-à-dire l'Eglise catholique, vivent et marchent
les yeux fermés dans les ténèbres, sans lire véritablement
le texte sacré, la Bible, les Initiés cherchent et trouvent la vraie
Lumière, surtout celle intérieure à laquelle mènent
une lecture sereine et attentive du Nouveau Testament et une quête de tout
instant. Ce serait donc une uvre annonciatrice des revendications 'protestantes'
qui se révèlent ici et des prêches véhéments
que Savonarole lancera à Florence de 1494 à 1498 contre la corruption
morale du clergé catholique, sans toutefois remettre en cause le dogme.
J'en souligne certains passages qui, je le pense, doublent nos remarques sur l'attitude des personnages dans les uvres analysées ici de Petrus Christus. Ces attitudes, ces regards, peuvent être considérés comme l'expression d'une nouvelle religiosité. Paul Philippot parle de " conscience artistique " qui " d'extravertie " est devenue " introvertie ". Ne s'agirait-il pas plutôt de " conscience religieuse ", de la manière de vivre sa foi et de lire les Textes sacrés ? " Ce reflux vers l'intériorité " est bien, comme le note Paul Philippot, " l'acquisition à la peinture de nouveaux aspects du monde extérieur, mais ces aspects sont choisis pour leur pouvoir de refléter la sensibilité nouvelle. " Mais la sensibilité théologique n'est-elle première par rapport à la sensibilité artistique ? Pour
reprendre le texte de l'auteur, n'est-ce que " la manifestation d'une tendance
à centrer d'avantage l'unité de l'image, à l'axer progressivement,
et presque sans le savoir, sur la personne. " L'expression " presque
sans le savoir " est ambiguë car elle laisse penser que le peintre en
tant qu'être humain dans son monde séculier ne maîtrise pas
la composition de son tableau, de son uvre, de ce qu'il a à dire
sur la " dormition ", l' " assomption " et autres " légendes
" chrétiennes. Et il bien vrai que " le ressort se brise " quand s'affronteront les " réformés " et les " orthodoxes ".
"
Intériorisation et articulation spatiale : Rogier van der Weyden, Petrus
Christus, Dieric Bouts Par-delà les traditions locales qu'ils fondent respectivement à Bruxelles ou Tournai et à Bruges, le Maître de Flémalle et Jan van Eyck jettent aussi les bases d'une polarité qui sous-tendra toute l'évolution ultérieure de la peinture flamande jusqu'à van der Goes et Memling. Mais très vite l'entrée en scène de Rogier van der Weden, puis de Petrus Christus et de Dieric Bouts, révèle en outre une progressive inversion de tendance vis-à-vis du schéma liturgique. Si celui-ci avait constitué pour les deux pionniers la matrice d'une véritable conquête du visible par l'image, il était inévitable que la réalisation même d'un tel objectif reporte le balancier vers l'intériorité subjective. D'extravertie, la conscience artistique se fait introvertie. Désormais,
elle recherchera moins un enrichissement ultérieur de l'objet visible qu'un
approfondissement des articulations et des relations intimes qui unissent les
figures et les choses au sein de l'image. Non que ce reflux vers l'intériorité,
qui est en fait le pressentiment d'une intériorité plus personnelle,
plus active, exclue nécessairement l'acquisition à la peinture de
nouveaux aspects du monde extérieur, mais ces aspects sont choisis pour
leur pouvoir de refléter la sensibilité nouvelle. En
fait d'ailleurs, cette accentuation des relations internes entre les figures et
les choses comme entre l'image et le spectateur, n'est que la manifestation d'une
tendance à centrer d'avantage l'unité de l'image, à l'axer
progressivement, et presque sans le savoir, sur la personne. Aussi
sera-ce précisément la tension qui en résultera entre l'objectivité
liturgique, dont le principe reste inébranlable, et ce mouvement d'introversion,
qui fournira l'énergie vitale au nouveau développement caractérisé
par une participation plus personnelle du sujet. Le réseau de communications intimes que l'introversion tisse entre les figures et les choses pour surmonter leur pure coexistence immobile implique une perception de l'espace comme continuité sensible, comme milieu où les figures et les choses communiquent du dedans. Mais une telle unification interne devait inévitablement se heurter à l'objectivité médiévale du schéma liturgique. De la tension dialectique résultant de ce conflit naît alors le rythme nouveau de l'image qui, plus qu'une continuité effective, est aspiration à une continuité contenue ou refusée. (pp. 38-39)
Tandis
que van der Weyden concevait à Bruxelles cette puissante synthèse
qui devait rapidement faire de lui le plus influent des maîtres flamands
de son siècle, Petrus Christus recueillait Bruges la succession de Jan
van Eyck, mort en 1141. Né à Baerle en Flandre ou en Brabant, Christus
est bourgeois de Bruges en 1444 et meurt dans cette ville en 1472 ou 1473. Pour
lui comme pour Rogier, il s'agissait avant tour de rénover, en y insufflant
un principe de continuité dynamique, un art menacé de s'immobiliser
dans l'objectivité de son réalisme. Mais alors que la pétrification
flémallienne était chargée d'une tension qui ne demandait
qu'à être libérée, la prédominance absolue accordée
par l'art eyckien à la représentation picturale menaçait
d'inhiber définitivement tout mouvement, la pure présence venant
en quelque sorte arrêter le temps. Partant, au contraire de Rogier, de cette prédominance eyckienne de l'espace où la figure était réduite à l'immobilité d'un état, Christus se trouve amené à chercher dans cet espace même, et plus précisément dans son articulation et sa géométrisation, le principe d'un mouvement qui débloque la situation. Tâche difficile, dont il semble ne pas avoir saisi lui-même toutes les implications, comme en témoigne un certain manque d'homogénéité de sa production, qui rend difficile l'interprétation de son évolution artistique.
Rogier,
développant l'espace à partir de la corporéité des
figures restait fidèle à l'approche frontale dictée par le
relief frémallien. Il conservait aux corps leur structure parallèle
au plan du tableau, et même un certain aspect de relief pris entre deux
plans. Les figures, quelle que soit par ailleurs leur position effective, se présentent comme de trois quarts : un trois quarts sans raccourci, puisqu'il naît du développement de l'espace-ambiance, et non de l'intersection d'une pyramide visuelle. De là le goût symptomatique de Christus pour les figures penchées en avant comme pour mieux plonger dans l'espace qui les entoure. Etendu à l'ensemble de la composition, ce principe engendre les groupements obliques et les enchaînements diagonaux par lesquels Christus cherche à lier les figures et les choses tout en accusant la profondeur. D'où
le besoin de placer à l'avant-plan des objets bas ou des figures assises
ou agenouillées pour amorcer des obliques ascendantes qui s'enfoncent diagonalement
dans le tableau. Mais
cette articulation de la profondeur étrangère au accourci a pour
effet d'imposer à la composition et à la structure même des
figures un ralenti caractéristique. L'inclinaison du sol accroît
démesurément la profondeur des groupes d'avant-plan et des figures
insérées diagonalement dans l'espace par le trois quarts. Les corps
en reçoivent une profondeur oblique souvent excessive, qui les opacifie,
en émousse les contours, et va jusqu'à menacer parfois leur équilibre,
tandis que les personnages repoussés vers le fond se situent à une
hauteur inattendue, et suggèrent un éloignement que contredisent
leur taille et leur participation à l'action du premier plan. La géométrisation des plans d'ombre et de lumière contribue elle aussi, par ses effets anguleux de pans ou de facettes, à articuler la profondeur, comme on le voit notamment dans le Saint Éloi de la collection Lehmann, ou dans la Nativité de Washington et l'Annonciation de 1452 du musée de Berlin qui sont d'ailleurs les première peintures flamandes dont toutes les orthogonales convergent en un même point de fuite.
Les
deux volets - 1452
Dans
ses portraits, Christus structure les visages selon un dièdre contrasté
et suggère dès 1446 la formule nouvelle de l'intérieur éclairé
latéralement. Cette
recherche de géométrisation a cependant pour rançon un appauvrissement
du détail et de l'espace eyckien, qui y perd sa saveur atmosphérique
et se vide en se cristallisant. Ailleurs, comme dans la Lamentation du
Metropolitan Museum, et dans celle du Louvre, le conflit latent entre la schématisation
des pans de lumière et d'ombre et l'acuité du détail débouche
sur des formes amorties et un coloris étouffé qui confère
au paysage une tonalité sourde, comme si, malgré le ciel serein,
un nuage invisible projetait son ombre sur la campagne. Si Christus s'inspire avec succès de compositions flémalliennes et weydéniennes pour en renouveler l'articulation spatiale, il est significatif que, lorsqu'il se tourne vers les constructions hiératiques de van Eyck, c'est pour en proposer une version simplifiée qui met en évidence la géométrisation de l'espace, comme le montrent son Jugement dernier de 1452 au musée de Berlin et surtout sa Vierge à l'Enfant avec saint Jérôme et saint François de l'institut Staedel de Francfort, sans doute de 1457.
Dans
cette dernière uvre d'ailleurs, l'extension horizontale de l'espace,
qui devrait se prolonger dans les volets, atteint une ampleur qui pourrait bien
avoir attiré l'attention de Memling. C'est
probablement sur le plan de l'action et de l'expression que s'appréhende
le mieux la difficulté interne à laquelle se heurte le successeur
de Jan van Eyck. Réintroduire, comme il le tente, le mouvement et les relations
des figures à partir de l'espace tout en conservant à celui-ci
son caractère enveloppant, décentré, signifiait en effet
rompre avec cette objectivation médiévale de la figure qui avait
conduit van Eyck à réduire toute action à un état
pour réaliser un espace de pure présence. C'était, en d'autres
termes, opérer cette fois une subjectivation radicale de la figure jusqu'à
en dissoudre le noyau " objectif " médiéval, l'ancrage
dans le corporel que van Eyck avait conservé sous la prolifération
des détails et qui restait manifeste dans la forme plastique de Flémalle
et de van der Weyden. Mais précisément parce qu'un tel appui leur fait désormais défaut, la conscience des figures de Christus apparaît d'autant plus décentrée, d'autant plus rêveuse et distante par rapport à l'acte, que celui-ci est plus engagé dans une action extérieure. C'est ce qu'illustrent particulièrement la Lamentation de New York et même les figures des saints de la très statique Vierge de Francfort. " (pp. 44-48)
Il s'agit
peut-être de faire contenir dans un "oeuf" les personnages de
ces Lamentations ! Un espace clos pour une lente maturation intérieur.
Un ralenti de l'image pour l'éclosion d'une âme et d'un corps
nouveaux. 3- " Ora, lege, relege, labora et invenies : prie, lis, relis, travaille et tu trouveras " ! CQFD 4- de Bruno Etienne (L'Initiation, Dervy, 2002) cette phrase à relier au tableau : " Dans tous les cas, le rite de passage permet la 'déliaison', de s'extirper de la fusion avec la Grand-Mère Originelle, de la déesse-mère et donc de sa mère particulière pour adhérer à la conscience d'appartenir à la société des hommes. " 5- Tous ces éléments et cet ésotérisme se trouvent dans La Chasse à la licorne de (peut-être) 'l'alchimiste' Jean Perréal. 6- Site
en anglais sur Petrus Christus
Il nous est loisible désormais de scruter les Dormitions que nous rencontrerons, en observant chaque Apôtres, son regard, ses gestes, son attitude pour peut-être y déceler une trace d'hétérodoxie de protestation
Duccio di
Buoninsegna - Maesta - 1308
Hans
Multscher - Volets du retable de Wurzacher - 1437
" Ce qui nous frappe le plus dans sa Mort de la Vierge, c'est la manière dont il a rendu la diversité des attitudes des douze Apôtres devant la solennité de l'événement. Leur expression va de la calme méditation à la plus violente douleur aussi bien qu'à la vulgaire curiosité. Nous nous ferons une idée plus nette des difficultés que van der Goes a dû vaincre, si nous remontons au tympan de la cathédrale de Strasbourg qui traite du même sujet. Comparés à ceux du peintre, les Apôtres du sculpteur semblent tous pareils. Il était facile à l'artiste médiéval de disposer ses figures dans une ordonnance clairement lisible. Il n'était pas tourmenté par les problèmes du raccourci et du rendu de l'espace. Par contre, nous sentons tout l'effort de van der Goes pour évoquer une scène vraie et cela sans laisser vide ou inexpressif aucun fragment de son panneau. C'est dans les deux Apôtres du premier plan et dans l'effort de l'artiste pour étaler, pour déployer ses figures. Cet effort n'est pas sans donner au geste quelque chose d'un peu forcé qui accentue l'aspect dramatique de la scène qui se déroule autour de la Vierge mourante, seule figure toute de recueillement devant la vision du Christ qui lui ouvre Ses bras. " E.H. Gombrich, Histoire de l'art, Phaidon, 2009, p. 279. |
2ème exemple
Notre
Dame de l'Arbre Sec - v. 1450
[François dAssise a voulu que lui et ses frères sappellent frères mineurs. Mineur a le sens de plus petit. Pour François d'Assise, la notion de minorité dit mieux que celle de pauvreté lidentité des frères, leur vocation. ] [lire sur ce mouvement des Frères de la Vie Commune plus bas] Cette petite peinture à l'huile, trouvée au début du 20ème siècle dans une collection belge, a été attribuée à Petrus Christus par Grete Ring en 1919. Elle était très probablement un tableau d'autel familial d'un membre de cette Fraternité. Elle illustre le verset
du Prophète Ezechiel (17.24) : Ce verset a été interprété par la théologie médiévale comme une allusion claire au message du " rachat " après " le péché original " et au rôle de la Vierge comme nouvelle Eve ; comme l'indication de la stérilité de sainte Anne, la mère de la Vierge, la grand-mère de Jésus. L'arbre sec a été identifié à l'Arbre de la Connaissance qui, desséché après " le péché original ", devait refleurir à la naissance du Christ. Jésus
est représenté en Rédempteur, avec un globe couronné
et surmonté d'une croix dans la main gauche. Les branches sèches
des arbres forment, entrelacées, une couronne, en référence
claire à sa Passion. Les quinze lettres " A " d'or suspendues
aux branches sèches symbolisent la première lettre des paroles de
Gabriel : " Ave Maria " ; le nombre quinze est lié à
la manière de réciter un chapelet ou le rosaire : " L'oraison
vocale du Rosaire consiste à dire quinze dizaines d'Ave Maria précédées
par un Pater pendant qu'on médite et qu'on contemple les quinze
vertus principales que Jésus et Marie ont pratiquées dans les quinze
mystères du saint Rosaire. "
Une autre source possible a été mentionnée : un texte de 1330 du moine et poète français Guillaume de Deguileville (1295 - après 1358) où la même idée est exprimée métaphoriquement. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111234v/f1.image Guillaume de Digulleville a rédigé trois romans didactiques en vers : Le Pèlerinage de vie humaine, Le Pèlerinage de l'Ame et Le Pèlerinage de Jésus-Christ. Cinq
versions du Pèlerinage de l'Ame existent : Né entre 1410 et 1420 et mort en 1475 ou 1476, Petrus Christus aurait pu avoir connaissance du texte en latin. " Le but de ce mémoire sur le de Guillaume de Deguileville est de définir le statut et la réception de cette uvre à la fin du moyen âge, ainsi que de mettre en lumière les raisons de sa traduction en moyen anglais et en latin. Les nombreux thèmes didactiques et attrayants de l'Ame expliquent l'intérêt des traducteurs et du public. Le Pèlerinage de l'Ame fut écrit en temps de guerre, de peste et de crise religieuse, alors que certains mouvements religieux comme celui des Lollards en Angleterre et la devotio moderna dans les Pays du Rhin exaltaient un mode de vie strict et pieux. Le
pèlerin rêve qu'après sa mort, son âme est jugée.
Après un long procès, elle est sauvée de la damnation par
une lettre de grâce envoyée par le Christ, puis condamnée
à 1000 ans de purgatoire. Au cours de son voyage cosmique, elle est témoin
des châtiments infernaux, puis du débat de l'Arbre Vert et de
l'Arbre Sec (la Vierge et la Croix), avant d'arriver au paradis. Le rêve
permet le passage vers le monde allégorique, dans un système interprétatif
qui matérialise les concepts dans des images frappantes afin que le lecteur
les mémorise, s'y attarde et parvienne ainsi à s'amender. (extrait de la présentation par Delphine Chagnon de son Mémoire de Maîtrise : Guillaume de Deguileville, The Pilgrimage of the Soul. An Introduction to the Didactic and Devotional Dream Vision, in Middle French, Middle English and Latin (1358-1504) en Juin 2001) L'iconographie de ce panneau sera réutilisée par d'autres artistes avec des variations : sur des sceaux, maintenant dans les archives municipales de Bruges ; sur des médailles, à la bibliothèque royale d'Albert 1er à Bruxelles ; et dans les peintures, telles que le panneau central du triptyque de Peter Claeyssens le Jeune, achevé en 1620.
Frères de la Vie Commune http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_de_la_vie_commune Les Frères de la Vie Commune sont les représentants d'un mouvement chrétien apparu dans les Pays-Bas à la fin du Moyen-Âge, sous l'impulsion du diacre Gérard Groote (1340-1384) : c'était une communauté de fidèles libres de toute règle monastique. La discipline des fraternités de la Vie Commune s'inspirait de la vie des premiers chrétiens telle qu'elle est décrite dans les Actes des Apôtres (chapitre 4). Une quarantaine de Maisons de la Vie Commune (aussi appelées Maisons de la Devotio moderna) furent créées dans les grandes villes des Pays Bas, du Nord et du centre de l'Allemagne. Les communautés de femmes doublaient ce chiffre. La Devotio moderna fut un mouvement spirituel qui marqua un changement considérable dans la spiritualité chrétienne et qui conduisit au retour d'une vision plus affective de la vie chrétienne mais qui contribua à séparer nettement théologie et vie chrétienne. "
Le mode de vie des Frères rappelait celui des Fraticelles
qui causaient alors des troubles au sein de l'Eglise et des Etats, ce qui suscita
la méfiance des autorités. La controverse fut portée devant
l'université de Cologne, où le jugement fut rendu en faveur des
Frères de la Vie Commune, mais le débat ne fut définitivement
tranché que lors du Concile de Constance (1414), la cause étant
brillamment défendue par Pierre d'Ailly et Gerson. http://fr.wikipedia.org/wiki/Devotio_moderna http://fr.wikipedia.org/wiki/Fraticelles Ainsi, pouvons-nous comprendre, peut-être, les hiatus qui nous intriguaient dans la Dormition. |
3ème exemple Lamentation - vers 1450 - Metropolitan Museum of Art - New York un seul groupe de personnages : Marie-Madeleine, Joseph d'Arimathie, Marie, Jean, le Christ, Nicodème rassemblés dans une forme ovale : l'uf ressemblance parfaite de Nicodème avec Saint-Eloi orfèvre qui paraît tirer vers lui le corps du Christ Hypothèse : Petrus Christus dont le nom signifie 'pierre du Christ' ne pourrait-il pas s'être représenté extrayant la Pierre Philosophale, la Petrus Christus, de l'uf athanor ? Il laisserait dans l'uf les quatre éléments assemblés deux par deux, féminin-masculin unis comme en l'Hermaphrodite ? Les couleurs " passent " de gauche à droite dans " l'ordre alchimique ", du noir au blanc puis au rouge.
Un
tableau semblable ; |
4ème exemple
Trois
groupes de personnages dans ce large tableau : Interprétation
:
L'uf Avec
le zodiaque (astres et étoiles rassemblés et dessinés) et
la croix, l'uf est un des symboles de la globalité, du Tout. L'uf de Phanès correspond au Mercure des philosophes de l'alchimie qui contient en son centre l'Hermès-androgyne ailé, les pieds posés sur le soleil et la lune. Il correspond aussi à l'homme zodiaque des Très Riches Heures du duc de Berry et au Christ en majesté des tympans des cathédrales. Ces représentations illustrent le nouvel Adam acceptant en lui le Dieu à venir. Pour C.G. Jung (L'Ame et le Soi, Albin Michel, 1990, p.67) : "L'uf est un germe de vie, investi d'une haute signification symbolique : c'est un symbole non seulement cosmogonique, mais aussi " philosophique " ; d'une part, l'uf orphique, le commencement du monde, et d'autre part l'ovum philosophicum de la philosophie médiévale de la nature, c'est-à-dire le vase duquel, au terme de l'opus alchymicum, sort l'homunculus, autrement dit l'Anthropos, l'homme spirituel, intérieur et complet, le chên-yen (littéralement : l'homme complet) de l'alchimie chinoise. "
http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Paintings_of_Lamentation_of_Christ?uselang=fr |
5ème exemple
Saint
Eloi dans son atelier d'orfèvre - 1449
Pour
admirer le tableau en grand format :
sur
saint Eloi
Nous n'évoquerons pas ici les diverses interprétations classiques données à ce tableau. Comme les autres uvres de Petrus Christus convoquées, il sera examiné, sans prétention, dans une lecture ésotérique, alchimique.
Ce tableau Saint-Eloi serait-il à associer
Premier décan
Deuxième décan
Troisième décan Soit : la ceinture sur la tablette à gauche, l'épée (= la hache) au centre, le faucon et le miroir (=le filet qui capture) à droite.
Pourquoi le signe des Gémeaux ? -
S'agit-il, comme cela peut se lire dans quelques analyses de ce tableau, du mariage
de Marie de Gueldres et Jacques Stuart II, roi d'Écosse ? Hugo van der
Velden identifiait cet orfèvre comme Willem van Vlueten à qui Philippe
le Bon, en 1449, avait commandé le cadeau de mariage pour Marie de Gueldres. - S'agit-il de la date de naissance de Petrus Christus ? Entre le 21 mai et le 21 juin ?
La branche de corail
Elle se retrouve dans la gravure de l'Emblème 32 illustrant l'Atalanta Fugiens de Michael Maier de 1617 Fulcanelli
analyse ainsi ce cette figure :
Le
corail rouge, le Corallium rubrum des joailliers, était jadis intensivement
pêché en Méditerranée. On ne le trouve aujourd'hui
qu'à une certaine profondeur et sa cueillette est très réglementée.
La mythologie tient le corail pour du sang pétrifié de Gorgones.
Voilà de quoi nous glacer le sang. Porté en pendentif, il servait
à éloigner les influences néfastes et les maladies. Il est
d'ailleurs utilisé de nos jours notamment en homéopathie.
Andrea
Mantegna - La Vierge de la Victoire - 1496
Le Livre de Cratès : Manuscrit arabe du VIIIe siècle ap. n.è. - bibliothèque de Leyde " C'est avec cette substance que l'on fait le soufre sec, que les philosophes ont appelé rouille et ferment d'or, or à l'épreuve, et corail d'or (mot à mot : or de pourpre). " "
Quant aux noms que les Anciens ont donnés, comme, par exemple, ceux de
cuivre, d'argent, de chair, de molybdochalque, d'or, de fleur d'or, de corail
d'or, ce sont là des dénominations qu'ils ont créées
pour désigner l'élixir. Ils ont voulu ainsi indiquer chacune des
couleurs que prend l'élixir, et ils ont suivi jusqu'au bout l'ordre dans
lequel elles se produisent. Chaque fois qu'on augmentait la fluidité du
mélange, une nouvelle couleur était déterminée ; à
chaque changement de couleur, on donnait un nouveau nom au mélange, et
sa puissance tinctoriale augmentait. " Soyez assuré que l'or ne se transforme qu'avec le plomb et le cuivre. Il se dissout dans ce vinaigre, dont la composition est connue des philosophes, et il se transforme en rouille : c'est de cette rouille que les philosophes veulent parler quand ils disent : Mettez de l'or, il s'amollira ; mettez encore de l'or et ce sera du corail d'or. (Tous ces noms sont les noms véritables des corps. Quant aux indications vagues fournies par les philosophes, au sujet des matières qui ont des noms spéciaux, elles ont pour objet de désigner les corps solides et la solution. Toutefois il convient de nommer la matière unique.) " http://le-miroir-alchimique.blogspot.com/2011/01/anonyme-le-livre-de-crates.html http://enigm-art.blogspot.com/2010/07/le-corail-dans-la-peinture.html
Bordé
du reflet rouge de l'habit et marron du rideau, il se veut peut-être l'interface
entre le monde quotidien et le but final de la quête. Le miroir serait là (aussi) pour savoir qui on est Petrus se cherche-t-il ? Cherche-t-il l'homme nouveau qu'il veut être ? Celui qui tient le faucon qui peut regarder le soleil en face.
Rose-Marie et Rainer Hagen (Les dessous des chefs-d'uvre, Taschen, 2003, p. 48-9), supposent que Petrus Christus a peint son autoportrait dans le miroir : il serait " l'homme au faucon qui présente sa tête de trois-quarts selon l'usage. " Les auteurs ajoutent : " A côté de la signature, le signe en forme de cur pourrait être la " marque du maître ", comme celle qu'apposaient jadis sur leurs ouvrages, non pas les peintres, mais les miniaturistes et les orfèvres de Bruges. "
Fulcanelli nous parle du miroir (Le Mystère des cathédrales, p. 124) : " ... la matière
première, celle que l'artiste doit élire pour commencer l'uvre,
est dénommée Miroir de l'Art... parce que [nous dit De
Respour in Rares Expériences sur l'Esprit minéral, Langlois
et Barbin, Paris, 1668] c'est principalement par elle que l'on a appris la composition
des métaux dans les veines de la terre... Basile Valentin... écrit
de même... C'est un Miroir où l'on voit briller et paraître
notre Mercure, notre Soleil et Lune... Rappelons enfin que le miroir est l'attribut
de la Vérité, de la Prudence et de la Science chez tous les poètes
et mythologues grecs... "
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Pour Alix Durantou, ce tableau « rappelle subtilement le point de vue largement partagé parmi les moralistes chrétiens quant à la coiffure féminine et à l'apparat en général. […] Observons l'atour à cornes de la dame, qui est recouvert d'un fin voile blanc et muni d'oreillettes. Son compagnon est lui aussi richement coiffé d'un chaperon de drap noir, orné au centre d'un affiquet. Sur les étagères installées sur le mur à droite de l'artisan, parmi tous les bijoux, des fermaux sont accrochés sur des présentoirs. L'étalage d'objets luxueux se double d'un message moralisateur. En effet, l'un des deux hommes dont nous voyons le reflet dans le petit miroir posé sur l'établi porte sur son bras un faucon, symbole d'orgueil et d'envie. L'oiseau renforce la signification du miroir, qui est lui-même une marque de vanité et un attribut de la vaine gloire. Cette configuration allégorique qui associe faucon et hauts atours se retrouve dans des Scènes de la vie de David qui ornent un livre d'heures conservé à la Pierpont Morgan Library (MS. M. 453, folio 98 verso). Le roi épie un couple, sans doute Bethsabée et son époux Uriah, deux jeunes gens somptueusement vêtus dont les mains réunies servent de perchoir au rapace. » Alix Durantou, Grandes cornes et hauts atours : le hennin et la mode au Moyen Âge, École du Louvre, 2019, p. 91. - - - - - - - - - - -
Le tableau Le Cabinet d'amateur de Cornelis van der Geest lors de la Visite des Archiducs, peint par Willem van Haecht en 1628, met en scène la visite que l'archiduchesse Isabelle et son époux Albert d'Autriche, gouverneurs des Pays-Bas méridionaux, rendirent le 23 août 1615 à Cornelis van der Geest. Le tableau de Van Haecht montre 43 uvres, dont la Femme au bain de Jan van Eyck. La description
du génois Bartolomeo Fazio (1456) apprend que Van Eyck aurait peint un
"Bain des femmes" appartenant au cardinal Ottaviano della Carda.
La seconde est une peinture sur bois du XVe siècle, actuellement au Harvard University Art Museums de Cambridge.
http://www.aparences.net/les-primitifs-flamands/jan-van-eyck/ Le tableau est une copie - en mauvais état - du panneau disparu de Van Eyck. Les analogies avec le double portrait des époux Arnolfini sont indubitables.
Gilles Chambon (Le paysage urbain dans la peinture au Moyen-Âge et à la Renaissance) écrit quant à lui : " Sur la peinture de P. Christus, le miroir, en bas à droite, posé de biais, reflète la scène urbaine qui est censée faire face à l'ouverture de la boutique où est assis saint Eloi, et où devrait apparaître l'image du peintre ; mais quinze années se sont écoulées depuis le Portrait des époux Arnolfini, et la signification du miroir est devenue un simple signe de déférence d'un élève envers son maître. " Notre explication du symbolisme du miroir dans le tableau de Petrus Christus nous met en désaccord avec les deux affirmations ci-dessus. Il en est de même avec tout tableau où apparaît un miroir qui n'est absolument pas " un simple accessoire du mobilier" ou "un simple signe de déférence ". Les peintres auraient pu poser sur le meuble ou accrocher au mur tout autre objet : cet élément aurait pris un sens précis pour l'artiste, et pour nous qui aimons lire les symboles. Pourquoi pas un pot de chambre, bien en vue au premier plan, comme dans le sixième exemple qui suit ?
- - - - - - - - - - -
Quelques images extraites des ouvrages alchimiques, se rapportent au miroir. Souvent il permet de conduire la lumière du soleil, condenser sa chaleur pour maintenir à température voulue les divers récipients. Il permet aussi de dévier les images pour mieux les regarder sur un plan plus neutre. Il peut encore aider à allumer un feu.
Eugène
Canseliet parle des miroirs dans son Alchimie expliquée sur ses Textes
classiques, au chapitre de l'uf philosophal (p. 270) :
sur
les miroirs (6 pages à consultersur le très beau site) :
Le faucon
Dans
L'Alchimiste (O Alquimista, paru en 1988 - 1994 pour la traduction
française), Paulo Coelho donne à l'Alchimiste l'apparence suivante
: un cavalier monté sur un gigantesque cheval blanc, vêtu de noir,
coiffé d'un turban et un voile sur le visage ne laissant voir que ses yeux,
une épée à la main et un faucon sur l'épaule gauche.
En Egypte antique, le faucon fut l'oiseau le plus respecté pour sa force, sa beauté, la noblesse de son vol, sa longue vie et sa capacité à regarder le soleil. Aussi, son culte perdura des milliers d'années. Ménès fut qualifié de 'roi-faucon' (3 500av n.è.). Il est l'oiseau de feu, le messager entre le ciel et la terre en transmettant la loi céleste aux humains. Il est alors Horus, le dieu soleil égyptien à tête de faucon, fils d'Isis et d'Osiris. Il demeura l'emblème solaire pour les Grecs et les Romains qui l'appréciaient pour la discrétion humble de son plumage, la célérité, la rapidité et la précision de son vol. Dressé, il est le chasseur idéal : il n'attrape sa proie que sur ordre et ne pratique pas l'hécatombe. Au Moyen Age, le faucon est " noble " ; avec le cheval, il partageait le privilège d'assister à la messe, déposé sur un coin de l'autel. Le gant du fauconnier deviendra un attribut héraldique de noblesse. Les Indiens Zuni l'associent au Zénith : le soleil est à la fois bienfaiteur car porteur de lumière et nuisible car incendiaire. Le faucon lui ressemble : guide spirituel ou instrument de destruction.
Le Pélican Le pélican (le monde divin - le macrocosme) s'oppose au faucon (le monde séculier - le microcosme) On pensait que cet oiseau blanc perçait sa propre chair et nourrissait ses petits de son propre. Selon une autre légende, le pélican tuait ses petits, puis, pris de remords, ouvrait sa poitrine de son bec. Son sang, versé sur les oisillons, les ramenait à la vie.
cathédrale
de Metz
Dans son aire, ses ailes ouvertes en protection des oisillons, il symbolise l'abnégation parentale, l'amour du père pour ses enfants, l'amour du souverain pour son peuple. L'Aurora
consurgens est un traité alchimique médiéval autrefois
attribué à Thomas d'Aquin et redécouvert par C.G. Jung. Il
est enluminé de 37 miniatures à l'aquarelle. Le plus ancien manuscrit
(Zurich Zentralbibliothek MS. Rhenoviensis 172), incomplet, date de v. 1420. Une
version complète date d'environ 1450 (Prague, Universitni Knihovna, MS.
VI. Fd. 26). En héraldique médiévale, le pélican est représenté comme un oiseau à bec d'aigle perché sur son nid, perforant sa poitrine. S'il se trouve au-dessus de ses oisillons, il est décrit comme " un pélican de piété ".
Deux "artisans" extraient d'une caverne la matière première idoine pour la confection de la Pierre philosophale.
Figure III
du Solidonius :
Le
roi androgyne tient le calice aux serpents Il a donné son nom à un récipient qui lui ressemble morphologiquement. Un pélican est un vase hermétique muni de deux tubes reliant le sommet à la base, propre à faire circuler le produit du matras alchimique.
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6ème exemple
Vierge
à l'Enfant dans un intérieur domestique - vers 1460-1467 ou
1470 Tableau peint peut-être pour le mariage de Charles le Téméraire et de Marguerite d'York le 3 Juillet 1468 à Bruges ? (fleurs de lys sur le haut du lit ; le lion d'or sur le chandelier et les couleurs rouge et bleu des armes de Charles) ? A
rapprocher de cet autre tableau de Petrus Christus 1- Le visage du bébé n'est pas celui d'un bébé ; ne serait-ce pas un auto-portrait rajeuni de Petrus Christus ? Il présente les mêmes caractéristiques que ceux des deux Nicodème des deux Lamentations et de Saint-Eloi orfèvre : mêmes linéaments du visage, yeux grand ouverts. N'y a-t-il pas arrogance de la part de Petrus Christus de se mettre en place de Jésus ?
2.1-
La succession des pièces suggère-t-elle les diverses étapes
d'une initiation ? 2.2-
quel sens donner à ce pot de chambre, sous la marche menant au lit, très
visible presqu'au centre du tableau ? Citation extraite d'un ex-site : " Chez les Aborigènes, la figure de Saturne était en grande vénération ; ils la mettaient sur leurs médailles, sur leurs colonnes, obélisques, etc. Ils représentaient Saturne sous la figure d'un vieillard, ayant cependant un air mâle et vigoureux, qui laissait couler son urine en forme de jet d'eau ; c'était dans cette eau qu'ils faisaient consister la meilleure partie de leur médecine et de leurs richesses. D'autres y joignaient la plante appelée Molybdnos, ou plante Saturnienne, donc ils disaient que la racine était de plomb, la tige d'argent et les fleurs d'or. C'est la même dont il est fait mention dans Homère (Odyssée I. 10. v. 302, et suiv.) sous le nom de Moly Les Grecs inventèrent aussi une infinité de fables à cette occasion, et formèrent en conséquence le nom de Mercure de MhroV, inguin, et de KaxoV, puer, parce que le Mercure philosophique est une eau, que plusieurs Auteurs, et particulièrement Raymond Lulle (Lib. Secretorum et alibi.) ont appelé urine d'enfant. De là aussi la fable d'Orion, engendré de l'urine de Jupiter, de Neptune et de Mercure. "
Citation de Fulcanelli : "C'est ainsi que Blaise de Vigenère obtint l'acide benzoïque par sublimation du benjoin ; que Brandt put extraire le phosphore en recherchant l'alkaest dissolvant universel dans l'urine. " La
notion d'eau du bain et les allusions à l'urine sont fréquentes
en alchimie. On parle souvent de " la tiédeur d'une urine d'enfant
", elle doit être mélangée à l'eau de la Vierge.
L'urine peut être utilisée pour laver le mercure au cours du travail
de l'alchimiste. L'urine, acide naturel, corrode les métaux ; elle symbolise l'eau mercurielle, " l'or au blanc ". ttp://ora-et-labora.frenchboard.com/t464-alchimie-pratique-non-censuree-via-l-urine Mircea Eliade (Alchimie asiatique, L'Herne, 1978, p. 69) relève que les biographies légendaires des 84 siddha [adeptes du Siddha Yoga] qui nous sont parvenues nous apprennent que certains sittaris tamouls auraient été des alchimistes qui pratiquaient l'art secret de la fabrication de l'or et qui auraient connu " l'élixir de longue vie ". Ainsi, Karnari aurait obtenu l'élixir de vie à partir de l'urine. Le Shivasmhita, manuel de hatha-yoga, affirme que le yogi peut transformer tout métal ordinaire en or en le frottant avec ses excréments et son urine.
Une chaîne sonore dans le langage des oiseaux irait d' " urine " à " urina " en latin, puis à " ouron " en grec, et nous conduirait à " ouranos ", le ciel grec : des ténèbres d'où sourd l'eau des sages à la luminescence des cieux
Un
des caissons alchimiques de l'Hôtel Lallemant à Bourges représente
un angelot qui urine ; une fillette écarte ses cottes et urine dans un
sabot. Un
extrait du site d'Hervé Delboy à propos de ce caisson alchimique
de l'Hôtel Lallemant :
un site en italien : http://nemocap.wordpress.com/
|
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Petrus_Christus
Petrus Christus - Biographie http://fr.wikipedia.org/wiki/Petrus_Christus "
Petrus Christus est un peintre flamand. Il serait né entre 1410 et 1420
à Baarle-Hertog (près de Breda) et mort en 1475 ou 1476 à
Bruges. Selon
Gilles Chambon, Petrus Christus s'est sans doute rendu en Italie entre 1453 et
1455. http://www.artcyclopedia.com/artists/christus_petrus.html
Joel M. UPTON, Petrus Christus, The Pennsylvania State University, 1990 " And it is possible that the curious but charming name was once a sobriquet for a painter of Holy Faces such as 'Pieter de Christus man' : " Et il est possible que ce curieux mais charmant nom ... était au départ un sobriquet pour un peintre d'images saintes, comme de la Sainte Face, tel que " Pieter du Christ ". Peut-être que le père de l'artiste, qui portait aussi le nom de Pieter, fut son premier maître ".
" We have mentioned that the name Christus is an unusual one. As a patronymic its origin is obscur and can only be guessed at. It has been reasonably suggested that such a name, like English Cooper or Smith, might once have designated a profession in the present case that of a painter and/or carver of religious images and such names as 'Ian de Christmas man' or 'Hendrik de Ihesus backere' have been adduced in support. Should the manufacture of such images have been the family profession, handed down as seems likely from one generation to the next like the name Pieter itself, we can fairly assume that the son learned his trade at his father's side. " " Nous avons mentionné que le nom Christus est inhabituel. Comme patronyme, son origine est obscure et ne peut être que devinée. Il a été suggéré raisonnablement qu'un tel nom, comme l'anglais Cooper ou Smith, pourrait avoir désigné une profession ici celle de peintre et / ou de sculpteur d'images religieuses et des noms tels que ' Jean du Christ' ou 'adepte (?) de Hendrik de Ihesus' ont été évoqués. Si la fabrication de ces images fut la profession familiale et qu'il semble probable qu'elle fut transmise d'une génération à l'autre, ainsi que le nom Pieter lui-même, nous pouvons supposer que le fils a appris son métier de son père. " |
Petrus Christus, en mal d'inspiration ?
1-
Madone de Jan Vos, dite Vierge au Chartreux - 1441-1443 2-
La Vierge d'Exeter, ditebVierge au Chartreux - 1450 Le donateur est repris textuellement par Petrus Christus !
1- Paul PHILIPPOT écrit (La Peinture dans les anciens Pays-Bas (p. 109): L'image comme image. Copies exactes et visions " La prise de conscience de l'image comme image est aussi à l'origine d'un phénomène caractéristique de la fin du XVe siècle dans les Pays-Bas méridionaux : les copies exactes. Si l'imitation de modèles avait toujours joué un rôle important dans l'art médiéval, où elle constituait une démarche créatrice normale, conforme à une culture encore rigoureusement traditionnelle, elle y impliquait toujours une réinterprétation libre et spontanée du modèle. Cette fois au contraire, la valorisation de l'image comme telle fait saisir en elle non plus l'idée, le schéma typologique, mais telle formulation particulière qui, dès lors, mérite d'être reproduite pour elle-même. La
datation précise de ces copies littérales, et parfois même
leurs distinction de l'original, restent un problème très délicat,
qui mériterait une étude d'ensemble. Le plus ancien exemple daté,
si l'on en croit les documents d'archives, est à notre connaissance la
copie de la Descente de croix de van der Weyden conservée à
l'église Saint-Pierre de Louvain et connue sous le nom de triptyque
Edelheer, qui remonterait, d'après les textes, à 1443. Proche de cette date est la Vierge au chartreux de Petrus Christus du musée de Berlin, dont le donateur est repris textuellement à la Madone de Jan Vos attribuée à Jan van Eyck et actuellement à la Frick Collection de New York. L'attribution au même Petrus Christus des deux exemplaires du Saint François recevant les stigmates mérite d'être étudiée avec attention. "
2- Le Jugement dernier 1-
Jan van Eyck - Le Jugement dernier (1420-1425) - Metropolitan Museum of
Art - New York
3-
Gilles CHAMBON, Le paysage urbain dans la peinture au Moyen-Âge et à
la Renaissance, L'émergence d'une esthétique fractale Jan
Van Eyck - La Vierge au chancelier Rolin
" La Vierge d'Autun et son paysage urbain dut faire forte impression sur les générations de peintres qui suivirent, mais peu d'artistes s'essayèrent à recomposer une ville imaginaire d'une telle ampleur. Ainsi les quelques tableaux dont la composition s'inspire directement du chef d'uvre de Jan van Eyck n'essaient pas de se mesurer à lui en ce qui concerne le paysage urbain : d'abord la Vierge de Jan Vos (New York, Frick Collection), commencée par van Eyck lui-même, mais terminée (en particulier pour le paysage) par Petrus Christus ; la partie droite du paysage urbain y reproduit certains fragments du paysage de la Vierge d'Autun (comme le pont et la barque), mais abandonne la complexité du tissu urbain mineur.
La Vierge d'Exeter (1450, conservé à la Gemäldegalerie
de Berlin) autre tableau de Petrus Christus qui représente le Prieur Jan
Vos vénérant la Vierge, et qui reprend également beaucoup
d'éléments à la Vierge d'Autun, comporte un paysage
urbain plus original que le précédent ; le tissu mineur est bien
présent, et on retrouve l'esprit de la partie "faubourg" de la
Vierge au Chancelier Rolin ; mais si on devine la Häusermeer, on n'en
voit qu'un tout petit fragment
" Un
joli site pour des gros plans :
- - - - - - - - - - -
Pour conclure, je vous offre ce merveilleux tableau, cette manière si délicate et inattendue de nous offrir une Annonciation. Cette sortie des sentiers tant battus. Sortir du cadre des colonnes en enfilade, ouvrir le jardin, déliter ce mur comme le premier coït ouvre l'hymen. Plongée abrupte mais douce sur cette rencontre au seuil de la maison, l'Enfant déjà "en marche". La légende devient moins austère...
|
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