Hercule

et le lion de Némée

 

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La tapisserie nommée Hercule et le lion de Némée est conservée sous le numéro d'inventaire 10795 au Musée des Arts Décoratifs de Paris depuis le 9 novembre 1903, date à laquelle M. Jules Maciet a en fait don au musée.

Elle est pour l'heure attribuée au Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne et a pu être tissée dans les Pays-Bas du Sud entre 1500 et 1510.

Cette tapisserie de laine et de soie tissée avec 6 fils de chaîne au cm mesure 2 m 77 de haut et 3 m 27 de longueur ; la bordure actuelle a été rapportée.

 

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Elle apparaît photographiée ou mentionnée dans une bibliographie assez importante

— Maurice DEMAISON, " Le Musée des Arts Décoratifs " dans Les Arts, éd. Manzi et Joyant, n° 48, décembre 1905, pp. 2-45.

http://archive.org/stream/lesartsrevuemens1905pariuoft/lesartsrevuemens1905pariuoft_djvu.txt
" Tapisserie à fond de fleurettes. - Hercule et le lion de Némée, France, commencement du XVIe siècle, no 48, p. 18. "

Album GUÉRINET, Nouvelles collections de l'UCAD, 8ème série, Paris (pl.I).

— G.J. DEMOTTE, La tapisserie gothique, Paris, 1924-1926 (pl. 127).

— Heinrich GÖBEL, Wandteppich, Leipzig, 1923 (T.II pl.317).
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1928_num_7_4_6571_t1_1663_0000_2

— Maria LANCKORONSKA, Wandteppiche für eine fürstin, Frankfurt, 1964 (repr. p. 64 fig.27). Elle compare le lion à ceux de La Dame à la licorne.

— Roger Armand WEIGERT, La tapisserie, Paris, Larousse, 1957. (p.83).
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1961_num_16_1_421685_t1_0195_0000_5

— Denise MAJOREL et Gislaine YVER, Muraille de laine - La Tapisserie française, Paris, éd. Tisné, 1946 (pl.37).

— Dominique THIÉBAUT, Philippe LORENTZ, François-René MARTIN, Primitifs français : Découvertes et redécouvertes, Paris, Editions de la Réunion des musées nationaux, 2004 (cat. 27 p.104).

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La tapisserie a été exposée à plusieurs reprises

Les primitifs français. Musée des arts décoratifs. Paris. 1904 (n°405).

French gothic tapestries. New York. The Metropolitan museum. 1928.

Tapisserie française du Moyen Age à nos jours. Bruxelles, 1947. (p.26 n°22 (" cette tapisserie... faisait partie d'une tenture figurant les Preux et les Preuses comme l'Hippolyte du même musée et la Penthésilée du musée d'Angers ")

L'Europe humaniste. Bruxelles. 1955.

Primitifs français : découvertes et redécouvertes. Musée du Louvre. Paris. 27 février-17 mai 2004. Editions de la Réunion des musées nationaux. Paris. 2004. 182 p. (cat. 27, p. 104.)

 

 

Description de la tapisserie


La tapisserie est de style millefleurs : sur un fond vert foncé semé de fleurettes, Hercule debout, un long bâton accroché dans son dos, tenant en main droite une très longue massue et en main gauche la crinière d'un lion gueule ouverte et langue sortie. Devant lui, une chouette ; par terre, à sa droite, certainement la Toison d'or où se trouvait Cupidon dont il ne reste que les deux ailes car la figure a été coupée et remplacée par un autre morceau de tapisserie non identifiée.

 

Cette pièce cousue a peut-être été choisie par la représentation d'une chouette et de ses trois oisillons pour rappeler la chouette du bas de la tapisserie dans laquelle n'a pas été reconnue Athéna. L'oiseau de gauche me semble être un rapace (?). Mais pourquoi avoir cousu cette pièce découpée dans une autre tapisserie ? Le dessin primitif fut-il jugé indécent ? A-t-il été détérioré accidentellement ?

 

 

Héraklès / Hercule dans la mythologie antique

 

Héraklès est fils de Zeus et d'Alcmène, épouse d'Amphitryon. Zeus prend l'apparence du mari de la jeune femme pour la séduire. Héra, épouse de Zeus, outragée et jalouse, poursuit Héraclès de sa vengeance. Tout bébé, il étrangle de ses mains les deux serpents qu'Héra envoie dans son berceau. Pourtant son nom signifie à la gloire d'Héra et ses exploits auraient dû glorifier la déesse suprême.

Hercule est un des Argonautes conduits par Jason à bord du navire Argo pour rapporter la Toison d'or du bélier nommé Chrysomallos, fils de Théophané, une princesse thrace, et du dieu de la mer Poséidon ; bête merveilleuse douée de parole et pourvue de grandes ailes et de cornes d'or.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Toison_d'or

Si on la compare à la peau du lion de droite, la peau étendue par terre à gauche est bien une toison entièrement crépue, bouclée, d'ovin et non celle du premier lion qu'Hercule a tué et qu'il aurait un instant posée.

Homère, le premier, évoque l'expédition des Argonautes dans l'Odyssée, chant XII par la voix de Circé avertissant Ulysse des écueils où gîtent deux monstres marins, Charybde et Scylla :

" Pas un vaisseau qui puisse en paix s'en approcher ;
Des vagues sans merci, de fulgurants orages
Emportent les marins et leur frêle plancher.
Seul le célèbre Argo, cinglant de chez Éète,
Sortit franc du passage avec sa cargaison.
L'onde l'aurait aussi jeté contre une arête,
Mais Junon le guidait, car elle aimait Jason. "

http://fr.wikisource.org/wiki/Odyss%C3%A9e_traduction_S%C3%A9guier/12

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Le 10 Janvier 1430, à l'occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal, sa troisième épouse, Philippe III le Bon, duc de Bourgogne (1419-1467), crée à Bruges l'ordre de la Toison d'Or. Lors des banquets, les douze travaux d'Hercule sont présentés sur scène à raison de quatre par jour.

Cf. Mémoires d'Olivier de La Marche, maître d'hôtel et capitaine des gardes de Charles le Téméraire.
http://archive.org/stream/mmoiresdolivie04lamauoft/mmoiresdolivie04lamauoft_djvu.txt
exemple p. 121 : " Lesquelz aians fait leur debvoir, mondit seigneur et chascun s'en revint à court où on fist ce jour ung bancquet de xxx plas de viande furnis de xm mes sans les entremés. Et si estoit nouveau dressoir et de nouvelle vaisselle, pendant lequel bancquet il vint en salle une grande beste, comme ung griffon, faire ung tour seulement pour resjouir la compagnie. Et si jua on audit bancquet une partie de l'enfance de Hercules, comme il est en la poetrie traictant d'icellui ; puis se fist la danse en fin dudit bancquet jusques qu'on ala couchier. "

En choisissant Jason (qui conduisait selon le mythe les Argonautes pour la prise de la Toison d'Or avec l'aide magique de Médée) comme emblème de l'ordre de la Toison d'Or (tout en concurrençant l'ordre de la Jarretière créé en 1346 ou 1347 par le roi d'Angleterre Edouard III) veut, en s'appropriant l'aura du héros mythologique, s'assurer son prestige et la fidélité jurée de ses sujets en tournant cet ordre vers l'Orient et la légende de Troie dont la Toison d'Or était alors un des symboles. Le mythe de la Toison d'Or effectuera le passage entre Moyen Âge et Renaissance.
Comme le souligne Antoinette Huon (Les Fêtes de la Renaissance, 1973), François 1er et après lui son fils Henri II reprendront en écho le thème de la Toison d'Or lors de leurs entrées dans les villes de Rouen, Lyon et Paris (par exemple, François 1er y est Thyphis, le premier conducteur des Argonautes) où s'expriment la polémique entre les Valois et les Habsbourg et l'aspiration à une monarchie universelle.

 

La réception d'un souverain dans une ville importante par une " entrée joyeuse " est un moyen de propagande très efficace. Les cérémoniaux proviennent de l'adventus des empereurs du Bas-Empire à Rome. Les cérémonies royales, grandioses et magnifiques, étaient organisées par les citoyens eux-mêmes, ce qui les associait très étroitement à la royauté. Le roi est présent lui-même, la reine parfois, suivi de toute la cour, dans un chatoiement éblouissant de couleurs, de musiques, de mouvements... Découvrant son royaume au fil des régions et des villes, le roi permet à sa gloire et à sa légende de se répéter à chaque étape en touchant un public de plus en plus large.

 

Sites consacrés à l'Ordre de la Toison d'Or : http://annebhd.free.fr/heraldique/toisondor.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_la_Toison_d'or

Cf. La Dame à la licorne : Pavie 2

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Heraklès / Hercule, grand voyageur comme Hermès, est un héros apollinien, solaire, dont les armes sont symboles de puissance (arme contondante : la massue), de pureté (armes tranchantes : l'épée, les flèches) et de purification (arme brûlante : la torche). " C'est le même isomorphisme reliant la verticalité à la transcendance comme la virilité qui maintenant se manifeste dans le symbolisme des armes levées et dressées. " (Gilbert DURAND, Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, Dunod, 1969, p. 181). Auxquelles s'ajoute une autre " arme " : les liens (bras : lion de Némée ; peau du lion : Cerbère ; cordes : juments de Diomède, bœufs de Géryon ; filet : sanglier d'Erymanthe, taureau de Crète) qui enlacent, étranglent ou entravent les " ennemis " pourchassés.

" Bachelard (La terre et les rêveries de la volonté, p. 390) a bien analysé ce " complexe d'Atlas ", complexe polémique, schème de l'effort verticalisant, du sursum, qui s'accompagne d'un sentiment de contemplation monarchique et qui diminue le monde pour mieux exalter le gigantesque et l'ambition des rêveries ascensionnelles. Le dynamisme de telles images prouve facilement un belliqueux dogmatisme de la représentation. La lumière a tendance à se faire foudre ou glaive, et l'ascension à piétiner un adversaire vaincu.
[…]
Le héros solaire est toujours un guerrier violent et s'oppose en cela au héros lunaire qui est un résigné. Chez le héros solaire, ce sont les exploits qui comptent plus que sa soumission à l'ordre d'un destin. La révolte de Prométhée est archétype mythique de la liberté de l'esprit. Volontiers le héros solaire désobéit, rompt ses serments, ne peut limiter son audace tel Hercule ou le Samson sémite. On pourrait dire que la transcendance exige ce mécontentement primitif, ce mouvement d'humeur que traduit l'audace du geste ou la témérité de l'entreprise. La transcendance est donc toujours armée, et déjà nous avons rencontré cette arme transcendante pat excellence que constitue la flèche, et déjà nous avions reconnu que le sceptre de justice appelle la fulgurance des foudres et l'exécutif du glaive ou de la hache. " (Gilbert DURAND, p. 178-179)

Les Romains de l'Antiquité ont adopté Héraclès en le nommant Hercule et en firent un dieu moins redoutable qu'Héraclès, lui mettant en mains la lyre pour accompagner les Muses et Apollon Musagète.

 

 

 

Description d'Hercule

 

Peintre des Niobides
Héraclès couronné de laurier, portant sa peau de lion,
sa massue et un arc, détail d'une scène représentant
le rassemblement des Argonautes (?).
Face A d'un cratère en calice attique à figures rouges,
v. - 460-450. Provenance d'Orvieto.

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Krater_Niobid_Painter_A_Louvre_G341.jpg?uselang=fr

Attitude - physique - regard
Debout, bien campé jambes légèrement écartées.
Grand, athlétique. Cheveux longs, barbe et moustaches épaisses.
Tête droite, tournée légèrement vers sa gauche, le regard droit devant et non (semble-t-il) dirigé vers le bas sur le lion. Pour montrer qu'il le maîtrise et ne ressent aucune peur.

Regard au loin, attentif et serein, qui dénote une confiance en soi.
Son regard se porte-t-il sur " l'Hydre de Lerne " présente devant lui à la hauteur de ses yeux ? Ce sera son second travail à accomplir. A moins qu'il ne regarde vers l'avenir infini d'immortel...

A la crinière du lion répond la chevelure, la barbe et la moustache d'Hercule, une manière de les associer dans le combat qui va les opposer. Le héros lutte pour la protection des habitants de la région de Némée, pour la survie de la veuve et de l'orphelin que représentent la mère oiseau et ses trois oisillons si près de la tête du preux chevalier.

Habits
Un bandeau autour de sa tête qui lui donne une allure d'aventurier jeune et téméraire.

Autour de sa taille, ce tissu blanc peut vouloir, avec beaucoup d'humour, évoquer son 9eme travail : rapporter la ceinture d'Hippolyte, fille d'Arès et reine des Amazones.
Les épaulettes et les genouillères à tête de lion évoquent par synecdoque la peau de lion (celle du lion du mont Cithéron, son premier exploit) dont il se couvrait et dont la mâchoire ouverte lui servait de casque.
http://mythologica.fr/grec/heracles4.htm
Des dessins (trois points disposés en triangle) sur les vêtements bleus qui recouvrent les bras et les jambes. Ils se retrouvent sur l'armure bleue de Persée sur la tapisserie Histoire de Persée que je donne aussi à Perréal.

Jean Perréal dessine son seing comme un blason héraldique : trois anneaux enlacés qui reprennent exactement le symbole de la Trinité chrétienne d'un manuscrit français de la fin du XIIIe siècle trouvé à Chartres (détruit dans un incendie en 1944), mais en le permutant horizontalement.

Une partie d'armure ne recouvrant que le torse. Sur une courroie du thorax, se lit le nom " HERCULES " en lettres majuscules. Les épaulières en forme de mufle de lion sont un accessoire typique d'Henri de Vulcop, le maître possible de Jean Perréal.

Des gants et des bottes.

Armes

Une massue plus haute que lui terminée en boule couverte d'épines ou de pointes en métal. Cette massue fut taillée d'une seule pièce dans un olivier sauvage qu'il avait déraciné sur l'Hélicon.
G. Durand écrit, à propos entre autre de la massue d'Hercule : " Facilement l'arbre représentera le produit du mariage, la synthèse des deux sexes : le Fils. […] Le symbolisme de l'arbre ramasse donc en croissant tous les symbole de la totalisation cosmique. […] toujours l'arbre est symbole de la totalité du cosmos dans sa genèse et son devenir " (p. 394)

 

Dans son dos, un grand arc et un carquois contenant quelques flèches. Celui qui est à terre à gauche est donc celui de Cupidon dont l'un de ses noms, Amor, est inscrit en lettres majuscules d'or.
La
torche à gauche est-elle celle qui sera employée par Iolaos contre l'Hydre de Lerne ou sert-elle à enflammer les flèches d'amour ?

 

 

 

Une tapisserie à la gloire d'Hercule

 

Cet Hercule tissé ne vise pas ici à représenter la guerre dans toute sa brutalité  (comme le ferait l’image du dieu Mars) mais la lutte sereine car « juste » contre les ennemis du royaume ou, selon l’orthodoxie chrétienne, contre l’hérésie. Cette image du lion tenu par la crinière et amadoué est à rapprocher de la gravure où l’empereur Maximilien Ier, en Hercules gallicus né d’une fable de Lucien, « tient sous sa coupe » ses soldats par des chaînes partant de sa bouche, personnification d’un gouvernement pacifique et d’un pouvoir soutenu par la persuasion rhétorique.

Voici une image type du héros apollinien en " représentation ", campant son " personnage ". Rien à voir avec les représentations antiques où Héraklès est " en plein travail ", en pleine action. Ce n'est pas l'Héraklès grec, loin de là, mais l'Hercule gaulois qui est tissé ici.

Le comportement " sage " du lion et l'attitude sereine d'Hercule pourraient indiquer une vague " amitié " entre les deux êtres posant pour un portrait paisible. Héros magnanime, souverain indulgent. Il faut y lire aussi une forte propension de l'artiste à l'humour dans ses compositions.

Sont évoqués dans cette tapisserie ses aventures (entre autre, la Toison d'or), ses " douze travaux " et ses amours par la présence de Cupidon. A cet égard, peut-on parler de " féminisation insolite du héros ou de divinités primitivement viriles : Hercule et ses doublets sémitiques Gilgamesh et Samson " (Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, Dunod, 1969, p. 334) pour évoquer le mythe de l'androgynat divin que Mircéa Eliade définit comme la " formule archaïque de la bi-unité divine. " (Traité d'histoire des religions, p. 359) et que Gilbert Durand rapproche du " Fils féminoïde " (p. 334) : " Le thème du Fils, qu'il soit simple allusion littéraire ou au contraire divinité plénièrement reconnue, Hermès, Tammuz, Hercule ou le Christ, apparaît toujours comme un précipité dramatique et anthropomorphe de l'ambivalence, une traduction temporelle de la synthèse des contraires, surdéterminée par le processus de la genèse végétale ou " chymique ". (p. 351) Les différents exploits d'Hercule peuvent alors être assimilés à des rites initiatiques dont la répétition visent à maîtriser le Temps, en suivant le rythme agro-lunaire : sacrifice, mort, sépulture, résurrection. Ainsi, tuer le serpent (Vitra pour Indra, Dragon pour Atar, saint Michel et saint Georges, Python pour Apollon, l'Hydre de Lerne pour Hercule, etc…) permet aux héros d'accéder à l'immortalité car c'est lui, le serpent, qui en détient les " clés ".

 

 

 

Composition

 

— le point de rencontre des 2 médianes, verticale et horizontale, et des deux diagonales (en noir) se situe à l'emplacement de ce que je pense être une fleur de lys et assez près des parties viriles d'Hercule.

— Les quatre rectangles déterminés par les deux médianes contient chacun un exploit d'Hercule : la Toison d'or, le lion de Némée, l'hydre de Lerne et les pommes du jardin des Hespérides. Le corps d'Hercule et ses armes se divisent entre ses quatre surfaces.

les droites phi (en rouge) divisent harmoniquement selon le nombre d'or la hauteur et la largeur de la tapisserie.
Les deux droites phi verticales encadrent le corps d'Hercule et celui de la chouette, réunissant Hercule et Athéna ; celle de gauche suit approximativement la massue ; la droite passe par l'œil du lion et sa patte avant droite
Les deux droites phi horizontales contiennent la Toison d'or, la tête et la queue du lion, réunissant deux exploits d'Hercule.

le rectangle doré (en vert) délimité par les 4 droites phi contient : la partie du corps d'Hercule comprise entre la ceinture et les genoux centrée sur l'entrejambe ; la partie gauche de la tête du lion avec en valeur la langue ; la partie de la massue qui est saisie quand elle est utilisée.

 

La composition est pyramidale, solidement campée sur les deux lignes horizontales portant l'une les pieds d'Hercule, l'autre inférieure les quatre pattes du lion.
Leur répond pour l'équilibre en haut de la tapisserie la ligne portant les oiseaux.
La tête d'Hercule occupe le sommet du triangle intérieur.
L'essentiel des éléments sont contenus dans le triangle extérieur.
Deux cercles peuvent être tracés à partir du centre de la tapisserie. Le cercle intérieur passe par les têtes d'Hercule et de la chouette/Athéna, toujours inséparables. Le cercle plus grand englobe l'essentiel des éléments de la tapisserie.

 

Gauche vs droite

La présence de Cupidon sur la Toison d'or invite expressément à concevoir une lecture genrée de la tapisserie.

En considérant la gauche et la droite à partir d'Hercule et non de l'observatrice / observateur, une répartition des divers éléments peut être relevée comme appartenant au "côté" féminin ou au "côté" masculin, selon les particularités dites "universelles" nées de la discrimination historique, les masculines marquées positivement, les féminines trop souvent négatives et stigmatisées.

La gauche (de l'ancien français (Le Roman d'Enéas, 1160) guenchir, " faire des détours ", puis gauchir, " perdre sa forme ") c'est aussi le latin sinister, " gauche, qui est à gauche ", puis l'ancien français senestre, " de travers " (latin sinistre, " maladroit " (latin sinisteritas), d'où le mot " sinistre ". En grec, skaia, " gaucherie ", maladresse ", " méchanceté ". Une valeur péjorative présente dès la haute antiquité !

La droite (de l'indo-européen dek, puis du latin directus, " dans l'ordre direct, naturel ", " qui est à droite ", puis de l'ancien français (La Chanson de Roland, 1080) dreit, puis destre ou dextre. Ce terme a donné adroit, adroitement, droiture, endroit, adret (côté ensoleillé), ayant droit, direct, directement, direction. Destre (du latin dextera, " droit, qui est à droite, " ou " main droite ") a donné destrier (cheval de bataille), dextérité (qualité féminine ?).

Dans une acception magico-religieuse où se complaît la religion chrétienne, à l'église la gauche est réservée aux femmes et la droite aux hommes ; le jour du jugement dernier, la gauche aux impies, réprouvés et damnés et la droite aux seuls élus.

Ainsi, la droite conquiert l'aspect viril du mâle, du père et du dieu. A la gauche échoit l'aspect féminin avec toutes les connotations – souvent péjoratives – qui y sont attachées.

Les traditions rabbiniques et gnostiques présentent Adam comme un être androgyne. Selon le Bereshit Rabbah (Midrash de la Genèse), " Adam et Ève étaient faits dos à dos, attachés par les épaules : alors Dieu les sépara d'un coup de hache en les coupant en deux. " D'autres sont d'un avis différent : le premier homme (Adam) était homme du côté droit et femme du côté gauche ; mais Dieu l'a fendu en deux moitiés.

Dans l'analyse psychanalytique du rêve, le côté droit représente l'aspect masculin et le côté gauche l'aspect féminin. Chacune et chacun ayant les deux composantes en soi, ces polarités sont valables pour les femmes et pour les hommes.

L'"effet miroir" que produit toute image (la droite du personnage est à notre gauche) permet (involontairement) de retrouver les modalités orientales du yin et du yang qui sont à l'inverse de celles de l'Occident, tout en accordant à chaque côté les deux aspects yin et yang sans les opposer absolument.
" La gauche est la place d'honneur aux heures fastes / Et la droite aux heures néfastes. " (Lao-Tseu, La Voie et le Vertu)

Le Dictionnaire des symboles (Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Laffont, 1982, p. 372) conclut ainsi :
" Il ressort de tous ces exemples que, dans l'ensemble de la tradition occidentale, droite et gauche s'opposent identiquement comme mâle et femelle, actif et passif, jour et nuit, extroversion et introversion, activité et passivité, etc., tandis que les civilisations extrême-orientales renversent point pour point ces analogies symboliques, en proclamant la gauche Yang et la droite Yin. Notons toutefois que, dans un cas comme dans l'autre, c'est le principe mâle ou yang qui est valorisé au détriment du principe femelle ou yin, à cette réserve près – pour nous Occidentaux – qu'il faut bien reconnaître au côté gauche, ou femelle, qu'il conditionne la vie elle-même, puisqu'il le côté du cœur. "

Equilibre des masses par symétrie.

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Dans la partie gauche de la tapisserie, recherchons, de bas en haut, les éléments " féminins " :
– un oiseau femelle (?) qui protège ses trois oisillons et une perdrix
– l'Hydre (?), sœur d'autres créatures femelles, la Sphinge et la Chimère
– l'écharpe (et non un simple bandeau)
– les armes "cachées" dans le dos : épée et bâton
– la grande fougère (?) pour équilibrer l'arbre en haut à gauche. La fougère, très présente dans de nombreux chapiteaux romans des lieux de culte clunisiens, était considérée comme symbole d'humilité, de vie humble et retirée, de franchise et de sincérité. Au seuil des églises, elle éloigne le diable et protège les croyants des assauts du démon si tentant.
– le lion amadoué, dévirilisé, comme caressé sur la crinière / chevelure
– des fleurs recouvrant la botte gauche d'Hercule (c'est le seul endroit où des fleurs débordent sur un élément de la tapisserie)

Se répondent par les formes curvilignes et les festons
les feuilles de la fougère, la crinière et la queue du lion
et les extrémités du bandeau d'Hercule.

*

Dans la partie droite de la tapisserie, recherchons, de bas en haut, les éléments " masculins " :
– l'arbre (un pommier ? arbre de la connaissance et de la liberté ; la pomme : symbole des désirs humains)

– Eros (dieu grec, présent avant la naissance de l'humanité dont les pouvoirs s'étend sur tout élément de l'univers, qui représente le désir qui rapproche et engendre les mondes) ou Cupidon (dieu romain) ou un des Amours romains, qu'il ne faut pas confondre ?
– la Toison d'or, soit la conquête de l'impossible, l'or et la gloire associés à l'innocence de l'animal. Ou bien recherche de la vérité (or parfait) et de la pureté spirituelle (toison blanche)
– le lapin et ses deux rejetons (à prendre dans leur versant "viril et fécondateur " du mâle
les armes acérées à caractère phallique : massue, arc et flèches, torche (dans son aspect prométhéen et non de vestale) près d'un pied de chardon qui pique
– la chouette, c'est-à-dire Athéna (Minerve pour les Romains), vierge obstinée et éternelle, tour à tour déesse pacifique et guerrière à l'esprit dominateur, protectrice de l'Etat ; mais aussi sage et modérée, intelligente, active. inspiratrice des arts, pédagogue industrieuse. Considérons que la chouette, située à l'aplomb d'Hercule, participe ainsi des deux genres.

*

Nous sommes donc conduits tout naturellement à nous pencher sur les amours bisexuels d'Héraklès / Hercule qui sont tantôt hétérosexuels, tantôt homosexuels.
Site Wikipédia, paragraphe 1.8 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9racl%C3%A8s#Amours

 

Eros/Cupidon

 

Les ailes colorées ressemblent à celles qu'arbore l'archange Gabriel dans certaines Annonciations de Fra Angelico. http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1631485

Les armes du jeune dieu sont serties de pierres précieuses.
Il s'agit bien de Cupidon comme le souligne le mot " AMOR " inscrit en lettres d'or sur le carquois. Six flèches sont encore présentes. Dans quel cœur (masculin ou féminin) s'est fichée la septième ?

*

Des animaux peuplent le fond millefleurs

Trois lapins : leur positionnement près de Cupidon rappelle leur symbolisme sexuel. Le français médiéval nommait sous les termes de " connil " ou " connin ", à la fois le lapin et le sexe féminin, d'où leur présence près d'Eros/Cupidon.

Un pivert ?, une perdrix, une faisane ou une caille et ses deux petits ? : des oiseaux qui se retrouvent dans la tapisserie Narcisse exposée au Museum of Fines Arts (MFA) de Boston.

*
Le second travail :
un " monstre " tricéphale sur des pattes d'oiseau

Faut-il y voir l'évocation du second travail d'Hercule : tuer l'Hydre de Lerne à l'haleine mortelle et dont les têtes tranchées repoussaient sans cesse ? Après la réalisation de son premier travail : étouffer le lion de Némée à la peau impénétrable, et rapporter sa dépouille.
Une version avance qu'Héraclès trancha d'abord les trois têtes de l'Hydre, qui se dédoublèrent. Est-ce cette version qui est évoquée ici ?

Cette trinité est à associer au symbolisme du temps lunaire. Neuf têtes seraient une triple trinité, la dixième tête centrale immortelle en or équivalant au soleil. La mort de l'hydre rejoue " le drame épiphanique de la lune. " (Gilbert Durand, p. 331)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydre_de_Lerne

*
Diodore de Sicile raconte ainsi ce second travail d'Héraclès :

Le second travail consista à tuer l'hydre de Lerne. Ce monstre portait dans un seul corps cent cous, surmontés d'autant de têtes de serpent. Si l'une était coupée, aussitôt une tête double poussait à sa place. C'est pourquoi ce monstre passait pour invincible : une partie enlevée apportait donc un double secours. Pour surmonter cette difficulté, Hercule se servit d'un artifice : il commanda à Iolaüs de brûler avec un flambeau la partie coupée, afin d'empêcher le sang de couler. Après avoir ainsi dompté le monstre, il trempa les pointes des flèches dans son fiel, afin que chaque trait lancé engendrât des plaies incurables.
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre4a.htm#17

 

 

 

La renommée d'Hercule
au service de la gloire des souverains français

Charles VIII ?

Sur chaque jambière, apparaît très nettement trois formes (double trinité !) où l'on peut sans hésitation me semble-t-il reconnaître des fleurs de lys dont les deux supérieures se détachent sur le fond bleu du vêtement. Le blason de la royauté française est d'azur à trois fleurs de lis d'or. Le bandeau qui enderre la tête peut être la métaphore de la couronne royale. Hercule serait alors la représentation héroïsée et divinisée du souverain français qui a commandé ou à qui on a pensé offrir cette tapisserie.
Il s'agit probablement de Charles VIII mort à 28 ans, l'âge approximatif de notre Hercule.
Aucun portrait de Louis XII barbu sur La Toile.



Cristofano dell'Altissimo (v. 1525-1605)
Charles VIII l'Affable (né en 1470, roi de 1483 à 1498)
fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie.
Galleria degli Uffizi, Florence


*

Louis XII

Johann von Morssheim, Histoire généalogique des Rois de France, depuis les origines jusqu'à Louis XII [1501] (fol. 2 r°), traduite du français (fol. 4 r°) et dédiée au roi de France. BnF, Département des manuscrits, Allemand 84.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52000978v/f63.item
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52000978v

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François Ier

Le 26 juin 1515, en route pour reconquérir le duché de Milan, François Ier s'arrête au château d'Amboise. Il assiste au mariage du duc Antoine de Lorraine et de Renée de Bourbon, sœur du connétable.
Un sanglier aurait semé pendant quelques instants la panique. La construction de la légende du roi s'appuie parfois sur des faits sans importance majeure. Pour brosser la vaillance de François Ier, le Lyonnais Pierre Sala, au service de Charles VIII puis maître des requêtes de Louis XII, rappelle dans Les prouesses de plusieurs rois écrit un an après Marignan dans le cadre de la propagande royale relative aux prétentions du roi à la croisade et à l'empire universel cet événement mouvementé.
Pour " donner plaisir à cette belle compaignie ", les cours de France et de Lorraine réunies, le roi " s'adviza entre aultres passetemps qu'il envoirroit sez veneurs en la forest d'Amboise pour trouver le moyen de prendre a force de cordes quelque vert sanglier de quatre ans et le luy amener tout vif ". Le roi ordonne alors d'attacher " des fantosmes " à des cordes tendues au milieu de la cour du château "pour veoir comme celle furieuse beste les assauldroit de prime veue ". Le sanglier déchiquette de ses dents les mannequins puis s'introduit dans le château après avoir heurté d'un grand élan une entrée, " si fort qu'il renversa les deux coffres qui le passage estouppoient ". Devant la chambre de la reine, le roi veut affronter seul l'animal " par une aussi grande asseurance comme s'il eust veu venir à luy une demoiselle ". Le roi " qui jamais n'estoit sans une bonne forte espee tranchant et poignant seincte a son coste y mit la main et la tire ". Le sanglier a le désir de " donner de sa dent parmy la cuisse et luy faire playe mortelle " mais le roi qui est " hardi et assure " " par une si grant force " lui passe son épée " tout au travers du corps ". Le sanglier fuit par un autre escalier et marche " dedans la court environ cinq ou six pas puis tombe mort ". " Vous ne sauriez pas croire la joye que la Royne et ma dame la Régente eurent quant elles virent le Roy eschappe de ce peril ".

Le sanglier, s'il a été valorisé par les Gaulois comme symbole du pouvoir spirituel détenu par les druides et considéré un temps par l'imaginaire chrétien comme l'image du chevalier accompli, est pour les contemporains de François la représentation du démon dévastateur, vorace et lubrique.

En plaçant ce fait d'arme le 26 juin, jour de l'annonce officielle de la campagne d'Italie, Pierre Sala dessine du roi le portrait d'un chef de guerre courageux et vainqueur de l'infidèle et de l'hérétique. A l'instar du lion en France et en Angleterre, le sanglier orne bien des écus en Allemagne pour signifier le courage et la noblesse. La relation de ce combat en ce jour peut être alors un avertissement à l'empereur Maximilien et au jeune Charles de Habsbourg.

Il existe un François Ier imaginaire dont son siècle et la postérité se sont plu à entretenir l'existence qui ne correspond pas toujours aux faits que ses thuriféraires ont prétendus réels ou dont ils ont exagéré l'importance. François Ier semble être le premier roi de France à être comparé au plus célèbre des héros grecs, Héraclès (" Gloire d'Héra "), fils de Zeus et d'Alcmène, princesse thébaine, que les Romains nomment Hercule. Ses douze travaux se prêtent bien à des transpositions sur le rôle militaire et religieux du souverain. Pierre Sala ne convoque pas le personnage d'Hercule lors de son quatrième " travail " mais la capture de l'énorme sanglier qui terrifie les habitants de l'Érymanthe en Arcadie est dans tous les esprits des courtisans. Pour l'auteur grec Lucien, le sanglier, représenté avec une chaîne d'or attachant à sa bouche les oreilles d'auditeurs captivés par ses paroles, était pour les Gaulois le symbole de l'éloquence triomphant sur la force. Après la traduction en français en 1529 de l'ouvrage d'Erasme De Hercule Gallico par Geoffroy Tory, François Ier devient l'incarnation de l'Hercule gaulois, divinité littéraire associant l'éloquence et le savoir à la force physique. L'éloquence devient un topos attaché à l'image de François Ier.

Du Roy et de ses perfections

Celuy qui dit ta grace, eloquence, et sçavoir
N'estre plus grans, que humains, de près ne t'a peu veoir.
Et à qui ton parler ne sent divinité,
De termes et propos n'entend la gravité.
De l'Empire du Monde est ta présence digne,
Et ta voix ne dit chose humaine, mais divine.
Combien donques diray l'ame pleine de grace,
Si outre les mortels tu as parole, et face ?

Clément Marot, Epigrammes, 1544.

 

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Le 12 juillet 1515, François Ier fait son entrée à Lyon. Place au Change, le mystère présenté reprend le thème de la guerre et annonce la victoire prochaine et inéluctable en utilisant, issu de la mythologie grecque, le onzième des douze travaux d'Hercule : le vol des quatre pommes d'or de l'arbre de la connaissance du jardin des Hespérides gardé par un dragon. Un jardin herbu et fleuri (" Le Jardin de Milan ") est peint devant une porte dorée supportant les armes des Visconti (une guivre bleue avalant ou recrachant un nouveau-né couleur de gueules).

Un comédien aux couleurs de France cueille en son centre les fruits d'un pommier aux pommes d'or. Plusieurs comédiens figurent Amour royale, Noble Fraternité et Juste Querelle, Bon Droit habillé en juriste avec une longue robe brune. Devant la porte, se tient un ours auquel on a coupé les griffes dispersées à terre et qui présente ses pattes ensanglantées. Le même chasseur figurant Massimiliano Sforza accompagne cet avatar du dragon mythologique. Noble Champion explique ainsi la scène au roi en faisant référence à l'octroi des droits sur le duché de Milan de Claude de France à François Ier :

Le Noble Champyon

Comme Hercules queullit pommes à tas
Et au serpent força la félonnie
Et le jardin usurpé par Atthlas,
Aux pucelles rendit, par courtoysie,
Ainsy feray de l'ours ramply d'envie
Et du More qui, par oultrecuidance,
De Milan veult avoyr la seignorie
Contre le droict des deux filles de France.
Je les metray soubz mon obéissance
Et du jardin prendray possession ;
Des pommes d'or feray à ma playsance
Et en donneray sans contradiction
Aux nobles dames don me vient l'action,
Par juste droict, sans aulcune réplique ;
Car d'elles, j'ay la juridiction,
Le titre et droict en jardin milannique.

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Pour symboliser la force, l'imagerie médiévale représente les Preux ; puis Hercule apparaît dans le répertoire extrait de l'antique et est très tôt associé au roi François Ier. Au château de Blois, la façade des Loges devait recevoir un décor historié consistant en une suite des Travaux d'Hercule. N'existent aujourd'hui que trois bas-reliefs inspirés des plaquettes de bronze du médailleur italien Moderno. Commencés en 1520, les travaux s'interrompent en 1524 et la décoration ndemeure inachevée. Mais douze bas-reliefs devaient être logiquement prévus pour occuper, groupés par trois, les pans des échauguettes de cette façade des Loges placées sous le signe d'Hercule.

Château de Blois - Aile François Ier, façade des Loges.
http://www.pinterest.com/pin/517843657125887630/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Ch%C3%A2teau_de_Blois_-_Fa%C3%A7ade_des_Loges.jpg

https://www.flickr.com/photos/biron-philippe/3987039673

 

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Extrait d'un ex-site

" Dans cette lutte où l'amour de la langue s'unit au sentiment naissant d'appartenance à une même nation, un personnage mythologique joue un rôle inattendu : Hercule, cet Hercule gaulois qui, chez les Gaulois était honoré comme le dieu de l'éloquence et non plus comme celui de la force brutale. Il est représenté avec une chaîne d'or attachant à sa bouche les oreilles d'auditeurs captivés par ses paroles. La douce force persuasive de l'éloquence permet de convaincre sans vaincre.

C'est dans le Champfleury de Tory que la valeur symbolique d'Hercule, héros mythologique de la force, représenté vêtu de peau de bête et armé d'une massue, est modifiée : pour les Gaulois, selon un écrivain grec, Lucien, il était le symbole de l'éloquence triomphant de la force.

L'Hercule gaulois figure dès 1531 dans les Emblèmes d'Alciat, ce recueil de gravures très admiré au XVIe siècle. Il illustre la devise : "Eloquentia fortitudine praestantior" : l'éloquence l'emporte sur la force. Cet "Hercule gaulois" - argument en faveur du français - eut un grand succès.

 

Achille Bocchi, Symbolicarum quaestionum libri
https://archive.org/details/achillisbocchiib00boc

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72808v

 

Alain Giffard, Enchaîner les esthètes, gouverner les français.
http://alaingiffard.blogs.com/culture/2007/09/enchaner-les-es.html

Ogmios, l'Hercule gaulois aux pieds ailés
http://logodaedalia.chez-alice.fr/ogmios.htm

Andreas Cratander, Dictionarium, quo latina graecis, 1519.
Frontispice montrant Hercule le Gaulois : une allégorie de l'éloquence.
http://rubens.anu.edu.au/htdocs/bytype/prints/ornament/0002/238.JPG

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Portrait androgyne de François Ier en déité composite, vers 1545.
miniature sur vélin collée sur un panneau de chêne.
attribuée au Maître des Heures d'Henri II ou à Nicolo da Modena
BnF, estampes, Na 255

http://expositions.bnf.fr/renais/grand/081.htm

Le texte dit :
Francoys en guerre est un Mars furieux
En paix Minerve & Diane a la chasse
A bien parler Mercure copieux
A bien aymer vray Amour plein de grace
O France heureuse honore donc la face
De ton grand Roy qui surpasse Nature
Car l'honorant tu sers en mesme place
Minerve Mars Diane Amour Mercure

François Ier (1515-1547) a revêtu le casque d'yeux de Minerve/Athéna,
il s'est appliqué en pectoral la tête de Méduse,
il a utilisé le bras d'armure et l'épée de Mars, dieu de la guerre,
il a chaussé les sandales ailées de Mercure et a saisi son caducée,
il a emprunté la trompe de chasse de Diane,déesse de la chasse,
Amour/Cupidon, dieu de l'amour et Diane lui ont prêté leur arc et leur carquois.

Ajoutons l'épaulette droite à tête de lion d'Hercule.

Cette glorification du roi – surhomme grâce aux attributs des dieux de l'Olympe – est un élément fréquent de l'iconographie royale aux XVIe et XVIIe siècles. Il est la transcription iconographique des textes allégoriques et des recueils d'emblèmes.

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C'est sous le signe de cet "Hercules Gallique" qu'un dernier hommage est rendu à François Ier lors des fêtes organisées pour l'entrée de son fils Henri II à Paris, le dimanche 16 juillet 1549.
François Ier, le roi défunt représenté sous les traits de l'Hercule Gaulois, rend hommage à l'Eloquence qui fait que chacun accepte "de franche volonté" l'autorité de son successeur :
Chacun voyant aussi mon successeur m'ensuyvre,
L'honore & suyt, contrainct de franche volunté.

http://passion-histoire.net/viewtopic.php?t=416


Un hommage est rendu à François Ier décédé à la porte Saint Denis où un arc de triomphe est orné d'un Hercule couronné représentant François Ier, de colosses et de quatre personnages, un noble, un clerc, un bourgeois et un paysan, figurant les sujets royaux. Lors de l'entrée d'Henri II et de Catherine de Médicis à Paris, six jours après le couronnement de la reine, le thème de la fête est " l'Hercule Gaulois ".

Entrée d'Henri II à Paris le 16 juillet 1549.
L'arc de triomphe de la porte Saint Denis.
L'Hercule Gaulois sous les traits du feu roi François Ier.


C'est au nom de cet "Hercule gallique" (gaulois) que Joachim du Bellay adresse aux Français l'appel à défendre et à illustrer leur langue par lequel s'achève son livre. Après un appel belliqueux à attaquer, comme le firent autrefois les Gaulois, "la Grèce menteresse", il encourage les Français :

" Donnez en cette Grece Menteresse, & y semez encor' un coup la fameuse Nation des Gallogrecz. Pillez moy sans conscience les sacrez Thesors de ce Temple Delphique, ainsi que vous avez fait autrefoys : & ne craignez plus ce muet Apollon, ces faulx Oracles, ny ses fleches rebouchées. Vous souvienne de votre ancienne Marseille, secondes Athenes, & de votre Hercule Gallique, tirant les Peuples apres luy par leurs Oreilles avecques une Chesne attachée à sa Langue. " (Fin de la Deffense & illustration de la Langue Françoyse)

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Henri II


Orphée et sa harpe, Hercule et les Muses sur le Mont Parnasse.
Echafaud pour l'entrée d'Henri II et de Catherine de Médicis
à Rouen en 1550. British Library Board.

 

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Alazard, Florence, "Les fêtes à la Renaissance : totem et tabou", dans Le Verger, Bouquet VI, 2014.
http://cornucopia16.com/wp-content/uploads/2015/01/Verger-6-Alazard.pdf

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Henri IV

Toussaint Dubreuil, Henri IV en Hercule
tuant L'Hydre de Lerne
qui symbolise la Ligue catholique.
Musée du Louvre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint_Dubreuil

 

Extrait du site suivant :
http://www.henriiv.culture.fr/fr/uc/05_00_02?version=mobile

Le nouvel Hercule

" Pour des hommes pétris de culture humaniste, la référence à l'Antiquité est omniprésente. Ainsi, toutes les figures mythologiques, historiques ou héroïques sont convoquées pour souligner les aspects sur lesquels on entend insister, transformant très tôt Henri en héros de légende, mi-homme mi-dieu. Au fil de ces récits, Henri est donc décliné sous les atours de Mars, Apollon, César, Alexandre ou Auguste en majesté.
Dans cette litanie, le thème du nouvel Hercule ou de l'Hercule gaulois (représenté avec massue et peau de lion) est particulièrement utilisé et devient même, à partir de 1592, la représentation majoritaire du roi. L'association du roi et d'Hercule n'est pas nouvelle à l'époque d'Henri IV. Il y a longtemps que les souverains français se reconnaissent dans la légende qui voulait qu'Hercule ait engendré la dynastie gauloise.
En associant étroitement Hercule et Henri - tous deux ayant, selon la légende, tué un serpent dans leurs berceaux – c'est bien entendu la force physique, la robustesse et le courage du premier que l'on veut faire rejaillir sur le second. C'est aussi une façon d'ancrer plus encore le roi à ses prédécesseurs et ainsi faire taire les critiques sur sa légitimité.
Les représentations " à l'antique " d'Henri sont innombrables. Il participe au mouvement de sa propre mythification en organisant de somptueuses entrées royales dans certaines villes. Henri reprend en cela la tradition médiévale des entrées solennelles des rois en y ajoutant une dimension illustrative déterminante. Il ne s'agit pas de marquer uniquement les esprits des témoins présents mais aussi de diffuser l'image royale suscitée en imprimant textes et images qui l'illustrent.
Ici, les thèmes antiques abondent puisqu'il s'agit de présenter la majesté royale sur le modèle du triomphe des empereurs romains. Le roi, identifié à des modèles humains (César, Alexandre…) peut aussi prendre l'apparence de Mars, Jupiter ou Hercule, pour défiler dans les rues parées d'arcs de triomphe, de sculptures ou d'obélisques d'inspiration antique. "

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Louis XIII

Jean Le Blond, Louis XIII en Hercule gaulois, vainqueur de l'Espagne, 1635.
(Louis XIII, roi de France et de Navarre en 1635)

https://histoire-image.org/etudes/louis-xiii-figure-hercule

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Louis XIV

Louis XIV - Jeton en argent de 1673.
Avers : LVD XIIII D G FRAN ET NAV REX. Buste à droite.
Revers : TRVNCVM CAPVT ABDIDIT VNDIS 1673.
Hercule debout à gauche, devant le taureau Acheloüs.

https://www.cgb.fr/louis-xiv-le-grand-ou-le-roi-soleil-tb-,fjt_261578,a.html

 

Voir aussi :

http://www.cgb.fr/louis-xiv-le-grand-ou-le-roi-soleil-hercule-contre-les-serpents-et-lhydre,fjt_275213,a.html

Le salon d'Hercule est un salon du Grand appartement du Roi dans le château de Versailles.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Salon_d'Hercule

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Napoléon Ier

Napoléon Ier en Hercule, vers 1812.
Médaille uniface en bronze argenté.

https://www.inumis.com/shop/premier-empire-napoleon-ier-en-hercule-s-d-c-1812-galvanoplastie-1006191/


Hippolyte Lecomte, étude pour Napoléon en Hercule.
Musée du Louvre.

https://histoire-image.org/etudes/napoleon-hercule

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République Française

La pièce de 50 francs Hercule de 1974
http://www.oretchange.com/cours-argent-9-50f-hercule.php

 

 

L'artiste

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Les lions de la tenture de La Dame à la licorne

 

 

Ses sosies sont dans les tapisseries du Goût et du Toucher-La Tente de La Dame à la licorne. Qu'est-ce à dire ? L'artiste est-il le même ? Jean Perréal ?

Pour l'heure, elle est attribuée au Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne, appelé encore Maître d'Anne de Bretagne.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%A8s_Petites_Heures_d'Anne_de_Bretagne

De l'imposante étude de Charles STERLING parue en 2 volumes à la Bibliothèque des Arts : La Peinture médiévale à Paris (1987 pour le Tome 1 et 1990 pour le Tome 2), je retire les conclusions suivantes :

– un seul artiste (le disciple de Henry de Vulcop) peut être le créateur des tentures les plus importantes de cette époque (ultime fin du Moyen Age et début de la Renaissance en France) : La Chasse à la Licorne des Cloisters à New York, La Dame à la Licorne de Cluny, L'Histoire de Persée d'une collection privée, Narcisse à la fontaine et Pénélope de Boston.

– Geneviève SOUCHAL et Nicole REYNAUD l'admettent.

– Pour Nicole REYNAUD : 1 cartonnier qu'elle nomme Le Maître d'Anne de Bretagne et Geneviève SOUCHAL : 1 cartonnier qu'elle nomme Le Maître de la Chasse à la licorne a dessiné les cartons des tentures citées plus haut.

– Pour Charles STERLING : 3 cartonniers. Le Maître d'Anne de Bretagne pour La Chasse + Le Maître de La Dame à la licorne (l'élève du précédent) pour La Dame, Persée et Narcisse + la collaboration de ces 2 pour Les Femmes Vertueuses (dont Pénélope) + un 3ème influencé par les 2 pour Narcisse. Cela fait du monde !

Comme dans Le Goût de La Dame à la licorne, ce bandeau de tête volant dans l'air ajoute un certain mouvement élégant à la composition et équilibre la partie ronde de la massue.

 

 

Le premier des douze travaux

 

Avant d'accomplir le premier de ses douze travaux, Hercule se trouve à " la croisée des chemins " qui sera un thème important pour les artistes. La légende est celle du bivium, dont le symbole pythagoricien est la lettre Y, choix binaire qui se pose quand le chemin et offre le choix entre la voie du vice et celle du salut.

https://www.les-12-travaux-hercule.fr/

 

Xénophon, dans ses Mémorables, II, 1, narre le " choix d'Hercule ". Dans ce récit, Hercule est appelé à choisir entre la Volupté et la Vertu. Que sera son existence : une vie de vice et de luxure ou une vie de bravoure et de satisfaction morale ? Il se décide pour la Vertu et s'engage sur le chemin qui le conduit à sa première épreuve : tuer le lion de Némée.

http://remacle.org/bloodwolf/textes/xenophon1.htm

http://www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/Prodicos_VertuOuVolupte.htm#_top

http://www.artrenewal.org/pages/artwork.php?artworkid=16925

http://arts.mythologica.fr/artist-d/durer.htm

http://arts.mythologica.fr/legend/hercule.htm

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Le Lion de la région de Némée

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lion_de_N%C3%A9m%C3%A9e

Selon les textes, ce lion avait pour père Typhon ou Orthos, le chien bicéphale de Géryon, un géant aux trois corps, et pour mère Chimère ou Échidna ou encore la déesse de la lune Séléné.
Le Sphinx ou Sphinge de Thèbes pourrait être une de ses sœurs. Héra, épouse de Zeus, éleva ce " charmant bébé " à la peau impénétrable.
Rapporter sa dépouille à Eurysthée, roi de Tirynthe, fut le premier des Douze Travaux ordonnés à Héraclès pour se faire pardonner d'avoir tué dans un accès de folie (que lui envoya Héra) sa femme Mégara (fille aînée de Créon, roi de Thèbes) et leurs huit enfants, croyant que c'étaient des ennemis.
L'Oracle de Delphes l'envoie alors purger une peine de douze ans à Argos, sous les ordres d' Eurysthée, roi de Tirynthe, qui lui impose d'accomplir douze travaux.


Apollodore narre ainsi ce premier " travail " d'Héraclès :

" Sachant cela, Héraclès se rendit à Tirynthe, et accomplit tout ce qu'Eurysthée lui ordonna. Le premier travail qui lui fut imposé fut de rapporter la peau du lion de Némée, une bête féroce et invulnérable, née de Typhon. Ainsi Héraclès s'en alla affronter le lion et gagna Cléones, où il fut l'hôte d'un ouvrier agricole, Molorchos. Ce jour-là, ce dernier s'apprêtait à offrir une victime en sacrifice, mais Héraclès lui dit d'attendre trente jours : s'il revenait sain et sauf de la chasse, Molorchos devrait sacrifier à Zeus Sauveur ; et si au contraire il périssait, Molorchos devrait offrir le sacrifice à Héraclès, en tant que héros.
Arrivé à Némée, Héraclès suivit les traces du lion et commença à le frapper avec ses flèches ; mais il comprit immédiatement qu'il était invulnérable : aussi mit-il sa massue sur son épaule, et le suivit-il. Le lion se réfugia dans une grotte à deux entrées.
Héraclès en condamna une et entra par l'autre ; il s'approcha du fauve, le saisit au cou et l'immobilisa ; et il lui serra si fort la gorge qu'il mourut étouffé.
Puis il souleva le lion sur ses épaules et retourna à Cléones. Là, il rencontra Molorchos qui, parce que c'était le dernier jour, s'apprêtait à accomplir le sacrifice en l'honneur d'Héraclès mort ; tous deux sacrifièrent à Zeus Sauveur.
Ensuite Héraclès porta le lion à Mycènes. Eurysthée, terrifié par la force du héros, lui interdit dès lors l'entrée de sa ville : les résultats de ses exploits devraient dorénavant être exposés devant les portes. On dit aussi qu'Eurysthée, trop effrayé, s'était caché dans une jarre de bronze, qu'il avait fait apprêter sous la terre. Et ses ordres, pour les autres exploits d'Héraclès, il les donna de cet endroit, par la voix du héraut Coprée, le fils de Pélops l'Éléen. Coprée avait tué Iphitos : exilé, il avait gagné Mycènes ; purifié par Eurysthée, il s'était établi dans la cité. " (Livre II, 5, 1-12, Traduction d'Ugo Bratelli, 2001)

http://ugo.bratelli.free.fr/Apollodore/DetailsLivres.htm

Diodore de Sicile, dans sa Bibliothèque historique (IV, IX) est plus succinct :

" Son premier travail fut de tuer le lion de Némée. Cet animal était d'une grandeur monstrueuse, et comme il était invulnérable par le fer, l'airain, et les pierres, il fallait nécessairement employer la force des bras pour le dompter. Ce lion vivait dans le pays qui est situé entre Mycènes et Némée, auprès d'une montagne appelée Trétos, c'est-à-dire perforée. Au pied de cette montagne, il y avait une vaste caverne où l'animal avait établi son gîte ordinaire. Hercule y vint l'attaquer ; mais le lion s'enfuit dans sa retraite. Hercule l'y suivit ; après avoir bouché l'entrée, il le combattit corps à corps, et, lui serrant le cou avec ses deux mains, il l'étrangla. Il s'enveloppa de la peau de cet animal qui était immense, et s'en servit, par la suite, comme d'une arme défensive. "
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre4a.htm#17

Il est dit autre part qu'Héraclès perdit un doigt dans la bataille, coupé par le lion.

 

 


La présence d'Athéna

Athéna conseille Héraclès attaqué par le crabe
tandis Iolaos brûle l'hydre avec son brandon.

Ainsi s'explique la présence d'une chouette aux pieds d'Hercule car elle est un des attributs d'Athéna / Minerve.

Elle est la déesse de la cité d'Athènes, mais aussi la déesse de la sagesse, représentée par la chouette et par l'olivier, qu'elle s'impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles. Elle est la Raison déifiée.

http://mythologica.fr/grec/athena.htm

 

Tétradrachme d'Athènes du -Ve s.
Tête archaïque d'Athéna casquée. Au revers, la chouette.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A9na



Petit pot à figures rouges.
chouette transformée en Athéna.
Louvre.


La Chevêche d'Athéna
ou Chouette chevêche
(Athene noctua)


Homère, dans l'Iliade, au chant VIII, vers 362-369, " rapporte " ces paroles d'Athéna à Héra au sujet du 12eme et dernier travail d'Hercule : descendre aux Enfers et enchaîner Cerbère, le chien aux trois têtes.

" Et la divine Athènè aux yeux clairs lui répondit :
- Certes, le Priamide [le Troyen Hector] aurait déjà perdu la force avec la vie et serait tombé mort sous la main des Argiens, sur sa terre natale, si mon père, toujours irrité, dur et inique, ne s'opposait à ma volonté. Et il ne se souvient plus que j'ai souvent secouru son fils accablé de travaux par Eurystheus. Hèraklès criait vers l'Ouranos, et Zeus m'envoya pour le secourir. Certes, si j'avais prévu ceci, quand Hèraklès fut envoyé dans les demeures aux portes massives d'Aidès, pour enlever, de l'Érébos, le Chien du haïssable Aidès, il n'aurait point repassé l'eau courante et profonde de Styx ! Et Zeus me hait, et il cède aux désirs de Thétis qui a embrassé ses genoux et lui a caressé la barbe, le suppliant d'honorer Akhilleus le destructeur de citadelles. "


Héraclès emportant Cerbère.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cerb%C3%A8re

 

 

 

Athéna est omniprésente auprès d'Hercule
lors de ses douze travaux.

http://dilettante31.over-blog.com/article-les-travaux-d-hercule-au-musee-saint-raymond-msr-88185267.html


1. Étouffer le lion de Némée à la peau impénétrable, et rapporter sa dépouille.


Héraclès étouffant le lion de Némée.
Vase étrusque, Villa Giulia, Rome.
http://www.e-olympos.com/heracles8.htm


2. Tuer l'hydre de Lerne, dont les têtes tranchées repoussaient sans cesse.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydre_de_Lerne

3. S'emparer à la course de la biche de Cérynie aux sabots d'airain et aux bois d'or, créature sacrée d'Artémis, qu'il poursuit toute une année en vain.Héraclès

http://fr.wikipedia.org/wiki/Biche_de_C%C3%A9rynie


4. Ramener vivant l'énorme sanglier du mont Erymanthe, en Arcadie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanglier_d%27%C3%89rymanthe


5. Nettoyer les écuries du roi Augias
, qui abritaient des milliers de bœufs et qui ne l'avaient jamais été. Héraclès détourne alors les fleuves Alphée et Pénée de leurs lits pour ce faire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Augias

 

Athéna et Hercule

http://www.e-olympos.com/Site_OLYMPOS/Heracles/augeiasstables.jpg

 

6. Tuer les oiseaux du lac Stymphale dotés d'un bec et de griffes de fer, de plumes de bronze, et qui se nourrissent de chair humaine.

Amphore attique à figures noires
Découverte à Vulci.
British Museum, Londres.
http://www.photo.rmn.fr/archive/08-502505-2C6NU0J58WR8.html

 

7. Capturer vivant le taureau offert à Minos, roi de Crète, par Poséidon.

" Dans la série canonique des Douze Travaux, qui ne se fixe qu'à partir des métopes du temple de Zeus à Olympie, vers 460, la capture du Taureau de Crète apparaît souvent comme la septième des épreuves que le héros a dû accomplir pour Eurysthée, roi de Mycènes. Elle est attestée dès le VIe siècle par les images et par un passage très fragmentaire d'Akousilaos d'Argos. Pour une narration exhaustive de l'épisode, il faut attendre les " vulgates" mythographiques tardives. Un taureau furieux ravageait la Crète du roi Minos. Selon certaines versions, c'était le magnifique taureau blanc offert par Poséidon pour être sacrifié en son honneur mais, comme la victime fut épargnée par Minos, Poséidon se vengea en rendant le taureau furieux ; de plus il en tomba amoureuse et en conçut le Minotaure. Pour d'autres auteurs, ce taureau était celui dont Zeus avait choisi de prendre la forme pour enlever Europe et l'amener en Crète. Quoi qu'il en soit, Héraclès réussit sa mission : capturer la bête et la conduire à Mycènes. Eurysthée voulut la sacrifier à Héra, mais le taureau s'échappa et se rendit en Attique, à Marathon, où il fut à nouveau soumis, par Thésée cette fois en un exploit qui apparaît comme un écho de celui d'Héraclès. " (Annie Verbanck-Piérard, p 32.)

cratère à figures rouges du musée Calvet d'Avignon
attribué à la manière du peintre de Kléophon, vers —420.

Les personnages autour d'Héraclès. Les dieux olympiens : Athéna ; Nikè, la Victoire ailée ; Iolaos, en voyageur ou chasseur, inséparable compagnon d'Héraclès. Les spectateurs génériques et les protagonistes anonymes : un homme, assis ou debout près du Taureau, et une femme, assise et voilée, le couple Minos et Pasiphaé.

 

8. Capturer les juments mangeuses d'hommes de Diomède, roi des Bistones en Thrace.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Juments_de_Diom%C3%A8de

 

9. Rapporter la ceinture d'Hippolyte, reine des Amazones, reçue en cadeau de son père Arès.

https://www.flickr.com/photos/59219872@N02/sets/72157626111070801/detail/

https://odysseum.eduscol.education.fr/heracles-et-la-ceinture-de-la-reine-des-amazones

10. Voler les bœufs de Géryon, un géant aux trois corps, régnant sur l'Erythie, en Espagne.

Héraclès conduit à pied le troupeau vers la Grèce en traversant l'Espagne, la France et l'Italie.

https://fr.vikidia.org/wiki/H%C3%A9racl%C3%A8s_et_les_b%C5%93ufs_de_G%C3%A9ryon

 

11. Rapporter les pommes d'or du jardin des Hespérides, données à Héra par Gaïa comme cadeau de noces, puis conservées par les Hespérides, filles du Titan Atlas et gardées par le dragon Ladon.

Un arbre est visible sur la tapisserie qui peut être un pommier pour évoquer ce onzième exploit.

Le personnage ailé pourrait être Victoire, fille de Pallas et de Styx, nommée Nikê par les Grecs. Toujours associée à la déesse Athéna (Nikê est un des surnoms d'Athéna, Athènê Nikê), elle possédait un temple célèbre sur l'Acropole d'Athènes. Elle est ordinairement représentée sous les traits d'une femme ailée portant palme et couronne.
Mais les attributs masculins très visibles font de ce personnage Eros/Cupidon.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hesp%C3%A9rides


12. Descendre aux Enfers et enchaîner Cerbère, le chien aux trois têtes.
Il en profite pour délivrer Thésée.


Hercule et Cerbère dans les Enfers.
Période archaïque : - 520/510.
Amphore attique à figures noires.

http://mythologica.fr/grec/cerbere.htm

 

*

Maison aux travaux d'Hercule à Volubilis (Maroc).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Site_arch%C3%A9ologique_de_Volubilis

Mosaïque des douze travaux de Liria (Espagne), première moitié du IIIe siècle.
http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1257424

*

Dans la mythologie grecque, comme Hermès, son demi-frère, Athéna est la protectrice des héros.

Elle assiste Héraclès dans ses prouesses : elle lui donne les cymbales d'airain qui effraient les oiseaux du lac Stymphale, elle l'escorte aux Enfers pour ramener Cerbère… Héraclès la remercie en lui offrant les pommes d'or des Hespérides. Elle l'accueille après sa mort à l'entrée de l'Olympe.
Athéna sert de guide à Persée contre les Gorgones et guide son bras pour frapper Méduse. Persée lui donna en remerciement la tête de la Gorgone qu'elle place sur son bouclier.
Athéna apparaît en songe à Belléphoron et lui remet un frein d'or afin qu'il puisse dompter le cheval Pégase.
Elle apaise la colère des Érinyes et fait acquitter Oreste par l'Aréopage.
Elle conseille à Cadmos, le fondateur de Thèbes, de tuer le dragon puis de semer ses dents pour qu'une armée sorte de terre.
Au cours de la guerre de Troie, mécontente d'avoir été refusée par Pâris dans le jugement du mont Ida, elle prend parti pour les Grecs en protégeant tout particulièrement Diomède. Elle protège Ulysse contre tous les périls sur la route de son retour de Troie et, sous les traits de Mentor, elle aide son fils Télémaque à le retrouver.

http://mythologica.fr/grec/athena3.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A9na#Conseill.C3.A8re_des_h.C3.A9ros

https://athenaceramique.wordpress.com/2012/04/10/athena-deesse-protectrice-des-heros/

http://www.cosmovisions.com/$Athena.htm

 

 

 

Héraklès / Hercule immortel

" Symbole de la force et de l'énergie, et même de l'héroïsme, Héraclès vénéré autant comme un héros que comme un dieu. Grand buveur, gros mangeur, bon vivant, il représente aux yeux des Grecs le justicier qui combat le méchant et le parjure, punit l'impie, et il reste le modèle du courage devant les périls mortels qui assaillent l'homme. Enfin, par sa postérité, les Héraclides, il est l'ancêtre mythique tous les Grecs du Péloponnèse. "
Joël SCHMIDT, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Larousse, 1965.


Héraclès entouré d'Athéna et d'Eros ou de Nikê.
Cratère en calice à figure rouge. Grèce attique. - IV siècle.
Musée Lapidaire, Avignon.

http://www.ledauphine.com/vaucluse/2010/05/10/a-avignon-le-musee-lapidaire

 

Après sa mort sur le bûcher, torturé par la tunique de Nessus, devenu immortel, Héraklès/Hercule gagne l'Olympe où il épouse Hébé, déesse de la jeunesse.

Piero della Francesca, Hercule, 1470

fresque, Isabella Stewart Gardner Museum, Boston

 

Entrée d'Héraclès dans l'Olympe, entouré par Poséidon et Athéna.
Céramique à figures noires du peintre Amasis
Vers -550-530. Musée du Louvre.
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Herakles_Olympos_Louvre_F30.jpg?uselang=fr

 

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Hymnes homériques

À Hèraklès Cœur-de-Lion

Je chanterai Hèraklès, fils de Zeus, le plus brave des hommes terrestres, et qu'enfanta Alkmènè, dans Thèbè aux beaux chœurs, s'étant unie au Kroniôn qui amasse les nuées.
Il erra d'abord, par les ordres du Roi Eurystheus, sur la terre immense et la mer. Il accomplit beaucoup de travaux terribles, et il subit beaucoup de maux. Et, maintenant, il se réjouit, habitant la belle demeure du neigeux Olympos, et il possède Hèbè aux beaux talons.
Salut, Roi, fils de Zeus ! Donne-moi la vertu et la félicité.

Homère, Hymnes homériques, traduction par Leconte de Lisle.
http://fr.wikisource.org/wiki/Hymnes_hom%C3%A9riques

 

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Sur le symbolisme d'Hercule et de ses travaux

http://hercule.travaux.free.fr/symbo.htm#haut

http://www.autourdelalune.com/autour-du-zodiaque/nos-12-travaux-d-hercule.html

Alice A. Bailey, Les travaux d'Hercule.
http://miroir.urobore.net/share/aab/Les%20Travaux%20d'Hercule%20-%20Alice%20Ann%20Bailey.pdf

Emmanuel Filhol . "Hérakleiè Nosos. L'épilepsie d'Héraclès", Revue de l'histoire des religions, tome 206 n°1, 1989. p. 3-20.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1989_num_206_1_1853

http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/91-mythologies/4534-le-mythe-dhercule-et-ses-douze-travaux.html

Fabienne Potherat, Il en est des institutions comme des Travaux d'Hercule.
http://www.psychasoc.com/Textes/Il-en-est-des-institutions-comme-des-Travaux-d-Hercule

etc…

*
Sur les entrées royales, princières

Christian Biet , « Les monstres aux pieds d'Hercule. », Dix-septième siècle 3/ 2001 (n° 212), p. 383-403
http://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2001-3-page-383.htm

Lawrence M. Bryant, "La cérémonie de l'entrée à Paris au Moyen Âge", Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 41e année, N. 3, 1986. pp. 513-542.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1986_num_41_3_283294

*
Sur l'Hercule gaulois

Jacques Martin, La religion des Gaulois, tirée des plus pures sources de l'antiquité, Volume 2, 1750.
http://books.google.fr/books?id=pSoVAAAAQAAJ&pg=PA21&lpg=PA21&dq=Hercule+gaulois&source=bl&ots
=Pwp0_EsJp9&sig=L9k3li3u_we7Vnn0Ov2c0PLh_6Y&hl=fr&sa=X&ei=aNJ1VJf2B47vaOePgogD&ved
=0CDEQ6AEwBjgU#v=onepage&q=Hercule%20gaulois&f=false

*
Tapisserie Le Triomphe d'Hercule

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Triumph_of_Hercules_tapestry.png

Artiste anglais non identifié. Le Triomphe d'Hercule.
Tapisserie qui fait partie d'une série tissée pour Henry VIII à Bruxelles vers 1540-1542, d'après des dessins attribués à Giovanni Francesco Penni et Giovanni da Udine, de l'atelier de Raphaël, vers 1517-1520.
Tapisserie de laine, soie et fils de métal doré.
Dimensions : 4 m 80 x 6 m 23.
Emplacement actuel : Hampton Court Palace.

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Tapisserie Le Triomphe de Luxure

Tapisserie de laine, de soie et de fil de métal doré appartenant à un ensemble de sept pièces, Les sept péchés capitaux, dessinées par Pieter van Aelst Coecke, vers 1532-1533 et tissées à Bruxelles vers 1542-1544.
Patrimonio Nacional, Palacio Real de Madrid
http://picturesinpowell.com/2013/12/16/luxuria/

 

 

Hercule n'est pas un inconnu pour les auteurs

 

Voici une liste non exhaustive des écrivains et de leurs écrits évoquant le nom du héros :

— Les Bibliothèques d'Apollodore (Livre II, de 4.8 à la fin) et de Diodore de Sicile (Livre IV, 9 à 39) constituent les écrits les plus complets et détaillés.

— Quelques œuvres littéraires d'Homère (Iliade), Hésiode (Iliade et Théogonie), Pisandre de Camiros (VIème siècle av. nè), Panyassis d'Halicarnasse (Vème siècle av. nè), Pindare (Néméenne), Prodicos de Céos (Héraclès à la croisée des chemins, Vème av. nè), Esope et ses fables (VIIème-VIème siècles av. nè) utilisent les motifs du mythe d'Héraclès.

— Les tragédies de Sophocle (les Trachiniennes) et Euripide (480-406 av. nè, Les crétoises, Alcméon, Téléphe, Alceste, les Héraclides et Hercule furieux).

— Les comédies d'Aristophane (les Grenouilles, Nuées, les Oiseaux, Vème - IVème siècles av. nè) et Epicharme (550-450 av. nè) et sa parodie d'Héraclès nous laissent une vision humoristique du héros.

— Les écrits philosophiques de Platon (Timée), Aristote et Lucrecius.

— Les travaux poétiques d'époque alexandrine de Riano de Crète, Théocrite (idylle XXIV) et Moschos (IIème siècle av. nè).

— Les œuvres latines de Plaute (Amphitryon), Ovide (les Métamorphoses), Sénèque (Hercule furens et Hercule sur l'Oeta), Virgile (Enéides), Plutarque (vie d'Héraclès), Hérodote, Tacite et Pausanias.

— Les écrits humanistes d'Enrique de Villena (les travaux d'Hercule, 1417) et de Giambattista Giraldi Cinzio (Hercule, poème de 1557).

— Vincenzo Cartari, Les images des dieux des anciens, contenans les idoles, coustumes, cérémonies et autres choses appartenans à la religion des payens, 1581.
https://books.google.fr/books?id=YEbRRhbJ0GsC&pg=PA650&lpg=PA650&dq=
vincenzo+cartari+%2B+hercule&source=bl&ots=
yLghSEfSWi&sig=AQNANQQWgFtc1fAEhivSug0rKdc&hl=fr&sa=X&ei=vu2nVK2aMpXfau
75gMgD&ved=0CCoQ6AEwBQ#v=onepage&q=hercule&f=false

— Les pièces de théâtre comme le Hercule mourant de Jean de Rotrou, en 1634 (d'après Sénèque).

 

Des œuvres pouvant avoir été consultées par notre artiste

Coluccio Salutati, De laboribus Herculis, 1406.
Enrique de Villena, Los doce trabajos de Hércules, 1417
Raoul Le Fèvre, Roman du fort Hercules, 1464.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul_Lef%C3%A8vre
Pietro Andrea de' Bassi, Le Fatiche d'Ercole, 1475.
Octavien de Saint-Gelais, Le Séjour d'Honneur, 1494.
Annius de Viterbe, Antiquitatum variarum, XVII, 1498.
Marco Antonio Sabellico, Secunda pars Enneadum…, 1504.
Raffaello Maffei (dit Volaterranus, Volterrano ou Raphaël de Volterra), Opera, 1506.
Pierre Bressuire, Métamorphoses, 1509.
Guillaume Budé, Annotationes in Pandectas, 1508.
Giovanni Pico Della Mirandola, Hymni, 1511.
Symphorien Champier, Les grans Croniques des gestes des ducz et princes de Savoye et Piemont, 1516.

 

Bibliographie récente

— Annie Verbanck-Piérard, "Un nouvel exploit d'Héraclès sur un cratère à figures rouges du musée Calvet d'Avignon", La Revue des musées de France, Revue du Louvre, 2012-5, p. 28-38.

— Françoise Frontisi-Ducroux, L'ABCdaire de la mythologie grecque et romaine, Flammarion, 1999.

— Pierre Grimal, Dictionnaire de mythologie grecque et romaine, PUF, 1999.

— Erwin Panofsky, Hercule à la croisée des chemins et autres matériaux figuratifs de l'antiquité dans l'art plus récent. 1930. Traduit de l'allemand par Danièle Cohn, Teubner, 1999.

— Marie-Pierre Harder, (Pan)ofsky à la croisée des chemins
http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/pdf_revue/revue4/4_HARDER_Panofsky_TEXTE.pdf

— Marie-Pierre Harder, Hercule à la croisée des chemins, figure exemplaire de la conscience baroque ? Université Paris X - Nanterre.
http://www.revue-silene.com/images/30/extrait_117.pdf


— Dieter Wuttke and Aude Virey-Wallon, Panofsky et Warburg.
L'"Hercule à la croisée des chemins" d'Erwin Panofsky : L'ouvrage et son importance pour l'histoire des sciences de l'art, Artibus et Historiae, Vol. 28, No. 56, In This Issue Special Articles in Memory of William R. Rearick (1930-2004). Part 2 (2007), pp. 49-72
http://www.jstor.org/discover/10.2307/20067161?uid=3738016&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=21104651713981

 

— Marc René Jung, Hercule dans la littérature française du 16e siècle. De l'Hercule courtois à l'Hercule baroque, Droz, 1966.
http://www.jstor.org/discover/10.2307/41609115?uid=3738016&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=21104651713981

— Marcel Simon, Hercule et le christianisme, Belles Lettres, 1955.

— Corinne Bonnet, Colette Jourdain-Annequin, Vinciane Pirenne-Delforge, Le bestiaire d'Héraclès. Actes du colloque organisé à l'Université de Liège et aux facultés universitaires Notre-Dame de la paix de Namur, du 14 au 16 novembre 1996. IIIe Rencontre héracléenne. Edités par Rencontre héracléenne, Liège, 1998.

— Julie Turpin, Hercule dans l'iconographie des entrées royales françaises du XVIe siècle.
(Mémoire de maîtrise, Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance, Tours, 1995.)

— Julie Turpin, L'Iconographie d'Hercule dans les fêtes florentines des XVe et XVIe siècles. (thèse, Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance, Tours, 2003.)
" Héros de la mythologie nationale italienne, Hercule est surtout le légendaire fondateur de la ville de Florence. Symbole de la commune, il devient avec l'avènement au pouvoir de la famille des Médicis l'un des symboles privilégiés de la propagande politique des nouveaux despotes. Comme David, il a incarné celui qui libère la ville tantôt des grandes familles aristocratiques tantôt des 'forestieri'. Mais c'est pourtant sous le règne des Médicis que le héros semble retrouver une symbolique riche de significations politiques et de messages encomiastiques. "
http://www.cesr.cnrs.fr/masters_doctorat/doctorat/theses-soutenues/julie-turpin

— Michel Simonin, Rabelais pour le XXIe siècle, actes du colloque du Centre d'études supérieures de la Renaissance (Chinon-Tours, 1994), Librairie Droz, 1998.
http://books.google.fr/books?id=3gUn9yM769UC&pg=PA178&lpg=PA178&dq=Marc+Ren%C3%A9+Jung,
+Hercule+dans+la+litt%C3%A9rature+fran%C3%A7aise+du+16e+si%C3%A8cle.&source=bl&ots=wiqjF03R04
&sig=I2daExp9jUxypVDroalt87b1oC8&hl=fr&sa=X&ei=G4p0VKziFofKaL7ZgtgG&ved=0CCwQ6AEwBzgK#v
=onepage&q=Marc%20Ren%C3%A9%20Jung%2C%20Hercule%20dans%20la%20litt%C3%A9rature%20fran%
C3%A7aise%20du%2016e%20si%C3%A8cle.&f=false

Athéna et Héraclès, site athenaceramique.
https://athenaceramique.wordpress.com/2012/04/10/athena-et-heracles/

— Un site très complet et très intéressant :
http://www.aly-abbara.com/histoire/Mythologie/Grece/Hercule/Hercule.html


— Collette Jourdain-Annequin. " Héraclès en Occident. Mythe et histoire ", Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 8, 1982, pp. 227-282.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1982_num_8_1_1588

— Bernard de Montfaucon, Les dieux des Grecs & des Romains, 1719, p. 195-228.
http://books.google.fr/books?id=aWZZAAAAYAAJ&pg=PT472&lpg=
PT472&dq=dieu+cupidon+%2B+hercule&source=bl&ots=AHzrvEYL3y&sig
=V4TDIMr8u825MykNdzAIuiccS_M&hl=fr&sa=X&ei=9-RtVLL3IsitaYeogLAC&ved=0CEEQ6AEwCg#v=onepage&q=
dieu%20cupidon%20%2B%20hercule&f=false


— André Alciat, Emblemata, 1531
. https://mateo.uni-mannheim.de/itali/autoren/alciati_itali.html

Emblèmes 58, 138, 139, 181, 212

— Site Numismatique de l'antiquité - Monnaies de l'Empire Romain
http://www.forumfw.com/t1910p781-monnaies-de-legendes-emblemiste