Hercule
et le lion de Némée
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La tapisserie nommée Hercule et le lion de Némée est conservée sous le numéro d'inventaire 10795 au Musée des Arts Décoratifs de Paris depuis le 9 novembre 1903, date à laquelle M. Jules Maciet a en fait don au musée. Elle est pour l'heure attribuée au Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne et a pu être tissée dans les Pays-Bas du Sud entre 1500 et 1510. Cette tapisserie de laine et de soie tissée avec 6 fils de chaîne au cm mesure 2 m 77 de haut et 3 m 27 de longueur ; la bordure actuelle a été rapportée.
* Elle apparaît photographiée ou mentionnée dans une bibliographie assez importante Maurice DEMAISON, " Le Musée des Arts Décoratifs " dans Les Arts, éd. Manzi et Joyant, n° 48, décembre 1905, pp. 2-45. http://archive.org/stream/lesartsrevuemens1905pariuoft/lesartsrevuemens1905pariuoft_djvu.txt Album GUÉRINET, Nouvelles collections de l'UCAD, 8ème série, Paris (pl.I). G.J. DEMOTTE, La tapisserie gothique, Paris, 1924-1926 (pl. 127).
Heinrich GÖBEL, Wandteppich, Leipzig, 1923 (T.II pl.317). Maria LANCKORONSKA, Wandteppiche für eine fürstin, Frankfurt, 1964 (repr. p. 64 fig.27). Elle compare le lion à ceux de La Dame à la licorne. Roger Armand WEIGERT,
La tapisserie, Paris, Larousse, 1957. (p.83). Denise MAJOREL et Gislaine YVER, Muraille de laine - La Tapisserie française, Paris, éd. Tisné, 1946 (pl.37). Dominique THIÉBAUT, Philippe LORENTZ, François-René MARTIN, Primitifs français : Découvertes et redécouvertes, Paris, Editions de la Réunion des musées nationaux, 2004 (cat. 27 p.104). * La tapisserie a été exposée à plusieurs reprises Les primitifs français. Musée des arts décoratifs. Paris. 1904 (n°405). French gothic tapestries. New York. The Metropolitan museum. 1928. Tapisserie française du Moyen Age à nos jours. Bruxelles, 1947. (p.26 n°22 (" cette tapisserie... faisait partie d'une tenture figurant les Preux et les Preuses comme l'Hippolyte du même musée et la Penthésilée du musée d'Angers ") L'Europe humaniste. Bruxelles. 1955. Primitifs français : découvertes et redécouvertes. Musée du Louvre. Paris. 27 février-17 mai 2004. Editions de la Réunion des musées nationaux. Paris. 2004. 182 p. (cat. 27, p. 104.) |
Description de la tapisserie
Cette pièce cousue a peut-être été choisie par la représentation d'une chouette et de ses trois oisillons pour rappeler la chouette du bas de la tapisserie dans laquelle n'a pas été reconnue Athéna. L'oiseau de gauche me semble être un rapace (?). Mais pourquoi avoir cousu cette pièce découpée dans une autre tapisserie ? Le dessin primitif fut-il jugé indécent ? A-t-il été détérioré accidentellement ? |
Héraklès / Hercule dans la mythologie antique
Héraklès est fils de Zeus et d'Alcmène, épouse d'Amphitryon. Zeus prend l'apparence du mari de la jeune femme pour la séduire. Héra, épouse de Zeus, outragée et jalouse, poursuit Héraclès de sa vengeance. Tout bébé, il étrangle de ses mains les deux serpents qu'Héra envoie dans son berceau. Pourtant son nom signifie à la gloire d'Héra et ses exploits auraient dû glorifier la déesse suprême. Hercule est un des Argonautes conduits par Jason à bord du navire Argo pour rapporter la Toison d'or du bélier nommé Chrysomallos, fils de Théophané, une princesse thrace, et du dieu de la mer Poséidon ; bête merveilleuse douée de parole et pourvue de grandes ailes et de cornes d'or. http://fr.wikipedia.org/wiki/Toison_d'or Si on la compare à la peau du lion de droite, la peau étendue par terre à gauche est bien une toison entièrement crépue, bouclée, d'ovin et non celle du premier lion qu'Hercule a tué et qu'il aurait un instant posée. Homère, le premier, évoque l'expédition des Argonautes dans l'Odyssée, chant XII par la voix de Circé avertissant Ulysse des écueils où gîtent deux monstres marins, Charybde et Scylla : "
Pas un vaisseau qui puisse en paix s'en approcher ; http://fr.wikisource.org/wiki/Odyss%C3%A9e_traduction_S%C3%A9guier/12 * Le 10 Janvier 1430, à l'occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal, sa troisième épouse, Philippe III le Bon, duc de Bourgogne (1419-1467), crée à Bruges l'ordre de la Toison d'Or. Lors des banquets, les douze travaux d'Hercule sont présentés sur scène à raison de quatre par jour. Cf.
Mémoires d'Olivier de La Marche, maître d'hôtel et capitaine
des gardes de Charles le Téméraire. En
choisissant Jason (qui conduisait selon le mythe les Argonautes pour la prise
de la Toison d'Or avec l'aide magique de Médée) comme emblème
de l'ordre de la Toison d'Or (tout en concurrençant l'ordre de la Jarretière
créé en 1346 ou 1347 par le roi d'Angleterre Edouard III) veut,
en s'appropriant l'aura du héros mythologique, s'assurer son prestige et
la fidélité jurée de ses sujets en tournant cet ordre vers
l'Orient et la légende de Troie dont la Toison d'Or était alors
un des symboles. Le mythe de la Toison d'Or effectuera le passage entre Moyen
Âge et Renaissance.
La réception d'un souverain dans une ville importante par une " entrée joyeuse " est un moyen de propagande très efficace. Les cérémoniaux proviennent de l'adventus des empereurs du Bas-Empire à Rome. Les cérémonies royales, grandioses et magnifiques, étaient organisées par les citoyens eux-mêmes, ce qui les associait très étroitement à la royauté. Le roi est présent lui-même, la reine parfois, suivi de toute la cour, dans un chatoiement éblouissant de couleurs, de musiques, de mouvements... Découvrant son royaume au fil des régions et des villes, le roi permet à sa gloire et à sa légende de se répéter à chaque étape en touchant un public de plus en plus large.
Sites consacrés
à l'Ordre de la Toison d'Or : http://annebhd.free.fr/heraldique/toisondor.htm Cf.
La Dame à la licorne : Pavie
2 * Heraklès / Hercule, grand voyageur comme Hermès, est un héros apollinien, solaire, dont les armes sont symboles de puissance (arme contondante : la massue), de pureté (armes tranchantes : l'épée, les flèches) et de purification (arme brûlante : la torche). " C'est le même isomorphisme reliant la verticalité à la transcendance comme la virilité qui maintenant se manifeste dans le symbolisme des armes levées et dressées. " (Gilbert DURAND, Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, Dunod, 1969, p. 181). Auxquelles s'ajoute une autre " arme " : les liens (bras : lion de Némée ; peau du lion : Cerbère ; cordes : juments de Diomède, bufs de Géryon ; filet : sanglier d'Erymanthe, taureau de Crète) qui enlacent, étranglent ou entravent les " ennemis " pourchassés. "
Bachelard (La terre et les rêveries de la volonté, p. 390)
a bien analysé ce " complexe d'Atlas ", complexe polémique,
schème de l'effort verticalisant, du sursum, qui s'accompagne d'un sentiment
de contemplation monarchique et qui diminue le monde pour mieux exalter le gigantesque
et l'ambition des rêveries ascensionnelles. Le dynamisme de telles images
prouve facilement un belliqueux dogmatisme de la représentation. La lumière
a tendance à se faire foudre ou glaive, et l'ascension à piétiner
un adversaire vaincu. Les Romains de l'Antiquité ont adopté Héraclès en le nommant Hercule et en firent un dieu moins redoutable qu'Héraclès, lui mettant en mains la lyre pour accompagner les Muses et Apollon Musagète. |
Description d'Hercule
Peintre des Niobides http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Krater_Niobid_Painter_A_Louvre_G341.jpg?uselang=fr Attitude
- physique - regard Regard
au loin, attentif et serein, qui dénote une confiance en soi. A
la crinière du lion répond la chevelure, la barbe et la moustache
d'Hercule, une manière de les associer dans le combat qui va les opposer.
Le héros lutte pour la protection des habitants de la région de
Némée, pour la survie de la veuve et de l'orphelin que représentent
la mère oiseau et ses trois oisillons si près de la tête du
preux chevalier. Habits Autour
de sa taille, ce tissu blanc peut vouloir, avec beaucoup d'humour, évoquer
son 9eme travail : rapporter la ceinture d'Hippolyte, fille d'Arès et reine
des Amazones.
Une partie d'armure ne recouvrant que le torse. Sur une courroie du thorax, se lit le nom " HERCULES " en lettres majuscules. Les épaulières en forme de mufle de lion sont un accessoire typique d'Henri de Vulcop, le maître possible de Jean Perréal. Des gants et des bottes. Armes
Dans
son dos, un grand arc et un carquois contenant quelques flèches. Celui
qui est à terre à gauche est donc celui de Cupidon dont l'un de
ses noms, Amor, est inscrit en lettres majuscules d'or. |
Une tapisserie à la gloire d'Hercule
Cet Hercule tissé ne vise pas ici à représenter la guerre dans toute sa brutalité (comme le ferait l’image du dieu Mars) mais la lutte sereine car « juste » contre les ennemis du royaume ou, selon l’orthodoxie chrétienne, contre l’hérésie. Cette image du lion tenu par la crinière et amadoué est à rapprocher de la gravure où l’empereur Maximilien Ier, en Hercules gallicus né d’une fable de Lucien, « tient sous sa coupe » ses soldats par des chaînes partant de sa bouche, personnification d’un gouvernement pacifique et d’un pouvoir soutenu par la persuasion rhétorique. Voici une image type du héros apollinien en " représentation ", campant son " personnage ". Rien à voir avec les représentations antiques où Héraklès est " en plein travail ", en pleine action. Ce n'est pas l'Héraklès grec, loin de là, mais l'Hercule gaulois qui est tissé ici. Le comportement " sage " du lion et l'attitude sereine d'Hercule pourraient indiquer une vague " amitié " entre les deux êtres posant pour un portrait paisible. Héros magnanime, souverain indulgent. Il faut y lire aussi une forte propension de l'artiste à l'humour dans ses compositions. Sont évoqués dans cette tapisserie ses aventures (entre autre, la Toison d'or), ses " douze travaux " et ses amours par la présence de Cupidon. A cet égard, peut-on parler de " féminisation insolite du héros ou de divinités primitivement viriles : Hercule et ses doublets sémitiques Gilgamesh et Samson " (Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, Dunod, 1969, p. 334) pour évoquer le mythe de l'androgynat divin que Mircéa Eliade définit comme la " formule archaïque de la bi-unité divine. " (Traité d'histoire des religions, p. 359) et que Gilbert Durand rapproche du " Fils féminoïde " (p. 334) : " Le thème du Fils, qu'il soit simple allusion littéraire ou au contraire divinité plénièrement reconnue, Hermès, Tammuz, Hercule ou le Christ, apparaît toujours comme un précipité dramatique et anthropomorphe de l'ambivalence, une traduction temporelle de la synthèse des contraires, surdéterminée par le processus de la genèse végétale ou " chymique ". (p. 351) Les différents exploits d'Hercule peuvent alors être assimilés à des rites initiatiques dont la répétition visent à maîtriser le Temps, en suivant le rythme agro-lunaire : sacrifice, mort, sépulture, résurrection. Ainsi, tuer le serpent (Vitra pour Indra, Dragon pour Atar, saint Michel et saint Georges, Python pour Apollon, l'Hydre de Lerne pour Hercule, etc ) permet aux héros d'accéder à l'immortalité car c'est lui, le serpent, qui en détient les " clés ". |
Composition
le point de rencontre des 2 médianes, verticale et horizontale, et des deux diagonales (en noir) se situe à l'emplacement de ce que je pense être une fleur de lys et assez près des parties viriles d'Hercule. Les quatre rectangles déterminés par les deux médianes contient chacun un exploit d'Hercule : la Toison d'or, le lion de Némée, l'hydre de Lerne et les pommes du jardin des Hespérides. Le corps d'Hercule et ses armes se divisent entre ses quatre surfaces.
les droites phi (en rouge) divisent harmoniquement
selon le nombre d'or la hauteur et la largeur de la tapisserie. le rectangle doré (en vert) délimité par les 4 droites phi contient : la partie du corps d'Hercule comprise entre la ceinture et les genoux centrée sur l'entrejambe ; la partie gauche de la tête du lion avec en valeur la langue ; la partie de la massue qui est saisie quand elle est utilisée.
La
composition est pyramidale, solidement campée sur les deux lignes horizontales
portant l'une les pieds d'Hercule, l'autre inférieure les quatre pattes
du lion.
Gauche vs droite La
présence de Cupidon sur la Toison d'or invite expressément à
concevoir une lecture genrée de la tapisserie. En
considérant la gauche et la droite à partir d'Hercule et non de
l'observatrice / observateur, une répartition des divers éléments
peut être relevée comme appartenant au "côté"
féminin ou au "côté" masculin, selon les particularités
dites "universelles" nées de la discrimination historique, les
masculines marquées positivement, les féminines trop souvent négatives
et stigmatisées. La gauche (de l'ancien français (Le Roman d'Enéas, 1160) guenchir, " faire des détours ", puis gauchir, " perdre sa forme ") c'est aussi le latin sinister, " gauche, qui est à gauche ", puis l'ancien français senestre, " de travers " (latin sinistre, " maladroit " (latin sinisteritas), d'où le mot " sinistre ". En grec, skaia, " gaucherie ", maladresse ", " méchanceté ". Une valeur péjorative présente dès la haute antiquité ! La droite (de l'indo-européen dek, puis du latin directus, " dans l'ordre direct, naturel ", " qui est à droite ", puis de l'ancien français (La Chanson de Roland, 1080) dreit, puis destre ou dextre. Ce terme a donné adroit, adroitement, droiture, endroit, adret (côté ensoleillé), ayant droit, direct, directement, direction. Destre (du latin dextera, " droit, qui est à droite, " ou " main droite ") a donné destrier (cheval de bataille), dextérité (qualité féminine ?). Dans une acception magico-religieuse où se complaît la religion chrétienne, à l'église la gauche est réservée aux femmes et la droite aux hommes ; le jour du jugement dernier, la gauche aux impies, réprouvés et damnés et la droite aux seuls élus. Ainsi, la droite conquiert l'aspect viril du mâle, du père et du dieu. A la gauche échoit l'aspect féminin avec toutes les connotations souvent péjoratives qui y sont attachées. Les traditions rabbiniques et gnostiques présentent Adam comme un être androgyne. Selon le Bereshit Rabbah (Midrash de la Genèse), " Adam et Ève étaient faits dos à dos, attachés par les épaules : alors Dieu les sépara d'un coup de hache en les coupant en deux. " D'autres sont d'un avis différent : le premier homme (Adam) était homme du côté droit et femme du côté gauche ; mais Dieu l'a fendu en deux moitiés. Dans l'analyse psychanalytique du rêve, le côté droit représente l'aspect masculin et le côté gauche l'aspect féminin. Chacune et chacun ayant les deux composantes en soi, ces polarités sont valables pour les femmes et pour les hommes. L'"effet
miroir" que produit toute image (la droite du personnage est à notre
gauche) permet (involontairement) de retrouver les modalités orientales
du yin et du yang qui sont à l'inverse de celles de l'Occident, tout en
accordant à chaque côté les deux aspects yin et yang sans
les opposer absolument. Le Dictionnaire
des symboles (Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Laffont, 1982, p. 372) conclut
ainsi : Equilibre des masses par symétrie. * Dans
la partie gauche de la tapisserie, recherchons, de bas en haut, les éléments
" féminins " : Se
répondent par les formes curvilignes et les festons * Dans
la partie droite de la tapisserie, recherchons, de bas en haut, les éléments
" masculins " :
Eros (dieu grec, présent avant la naissance de l'humanité dont les
pouvoirs s'étend sur tout élément de l'univers, qui représente
le désir qui rapproche et engendre les mondes) ou Cupidon (dieu romain)
ou un des Amours romains, qu'il ne faut pas confondre ? * Nous
sommes donc conduits tout naturellement à nous pencher sur les
amours bisexuels d'Héraklès / Hercule qui sont tantôt
hétérosexuels, tantôt homosexuels. |
Eros/Cupidon
Les ailes colorées ressemblent à celles qu'arbore l'archange Gabriel dans certaines Annonciations de Fra Angelico. http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1631485 Les armes du jeune
dieu sont serties de pierres précieuses. * Des animaux peuplent le fond millefleurs Trois lapins : leur positionnement près de Cupidon rappelle leur symbolisme sexuel. Le français médiéval nommait sous les termes de " connil " ou " connin ", à la fois le lapin et le sexe féminin, d'où leur présence près d'Eros/Cupidon. Un pivert ?, une perdrix, une faisane ou une caille et ses deux petits ? : des oiseaux qui se retrouvent dans la tapisserie Narcisse exposée au Museum of Fines Arts (MFA) de Boston. *
Faut-il y voir l'évocation du second
travail d'Hercule : tuer l'Hydre de Lerne à l'haleine mortelle et dont
les têtes tranchées repoussaient sans cesse ? Après la réalisation
de son premier travail : étouffer le lion de Némée à
la peau impénétrable, et rapporter sa dépouille. Cette trinité est à associer au symbolisme du temps lunaire. Neuf têtes seraient une triple trinité, la dixième tête centrale immortelle en or équivalant au soleil. La mort de l'hydre rejoue " le drame épiphanique de la lune. " (Gilbert Durand, p. 331) http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydre_de_Lerne * Le
second travail consista à tuer l'hydre de Lerne. Ce monstre portait dans
un seul corps cent cous, surmontés d'autant de têtes de serpent.
Si l'une était coupée, aussitôt une tête double poussait
à sa place. C'est pourquoi ce monstre passait pour invincible : une partie
enlevée apportait donc un double secours. Pour surmonter cette difficulté,
Hercule se servit d'un artifice : il commanda à Iolaüs de brûler
avec un flambeau la partie coupée, afin d'empêcher le sang de couler.
Après avoir ainsi dompté le monstre, il trempa les pointes des flèches
dans son fiel, afin que chaque trait lancé engendrât des plaies incurables. |
La
renommée d'Hercule Charles VIII ? Sur
chaque jambière, apparaît très nettement trois formes (double
trinité !) où l'on peut sans hésitation me semble-t-il reconnaître
des fleurs de lys dont les deux supérieures se détachent sur le
fond bleu du vêtement. Le blason de la royauté française est
d'azur à trois fleurs de lis d'or. Le bandeau qui enderre la tête
peut être la métaphore de la couronne royale. Hercule serait alors
la représentation héroïsée et divinisée du souverain
français qui a commandé ou à qui on a pensé offrir
cette tapisserie.
Louis XII Johann von
Morssheim, Histoire généalogique des Rois de France, depuis les
origines jusqu'à Louis XII [1501] (fol. 2 r°), traduite du français
(fol. 4 r°) et dédiée au roi de France. BnF, Département
des manuscrits, Allemand 84. * François Ier Le 26 juin 1515, en route
pour reconquérir le duché de Milan, François Ier s'arrête
au château d'Amboise. Il assiste au mariage du duc Antoine de Lorraine et
de Renée de Bourbon, sur du connétable. Le sanglier, s'il a été
valorisé par les Gaulois comme symbole du pouvoir spirituel détenu
par les druides et considéré un temps par l'imaginaire chrétien
comme l'image du chevalier accompli, est pour les contemporains de François
la représentation du démon dévastateur, vorace et lubrique. En plaçant ce fait d'arme le 26 juin, jour de l'annonce officielle de la campagne d'Italie, Pierre Sala dessine du roi le portrait d'un chef de guerre courageux et vainqueur de l'infidèle et de l'hérétique. A l'instar du lion en France et en Angleterre, le sanglier orne bien des écus en Allemagne pour signifier le courage et la noblesse. La relation de ce combat en ce jour peut être alors un avertissement à l'empereur Maximilien et au jeune Charles de Habsbourg. Il existe un François Ier imaginaire dont son siècle et la postérité se sont plu à entretenir l'existence qui ne correspond pas toujours aux faits que ses thuriféraires ont prétendus réels ou dont ils ont exagéré l'importance. François Ier semble être le premier roi de France à être comparé au plus célèbre des héros grecs, Héraclès (" Gloire d'Héra "), fils de Zeus et d'Alcmène, princesse thébaine, que les Romains nomment Hercule. Ses douze travaux se prêtent bien à des transpositions sur le rôle militaire et religieux du souverain. Pierre Sala ne convoque pas le personnage d'Hercule lors de son quatrième " travail " mais la capture de l'énorme sanglier qui terrifie les habitants de l'Érymanthe en Arcadie est dans tous les esprits des courtisans. Pour l'auteur grec Lucien, le sanglier, représenté avec une chaîne d'or attachant à sa bouche les oreilles d'auditeurs captivés par ses paroles, était pour les Gaulois le symbole de l'éloquence triomphant sur la force. Après la traduction en français en 1529 de l'ouvrage d'Erasme De Hercule Gallico par Geoffroy Tory, François Ier devient l'incarnation de l'Hercule gaulois, divinité littéraire associant l'éloquence et le savoir à la force physique. L'éloquence devient un topos attaché à l'image de François Ier.
* Le 12 juillet 1515, François Ier fait son entrée à Lyon. Place au Change, le mystère présenté reprend le thème de la guerre et annonce la victoire prochaine et inéluctable en utilisant, issu de la mythologie grecque, le onzième des douze travaux d'Hercule : le vol des quatre pommes d'or de l'arbre de la connaissance du jardin des Hespérides gardé par un dragon. Un jardin herbu et fleuri (" Le Jardin de Milan ") est peint devant une porte dorée supportant les armes des Visconti (une guivre bleue avalant ou recrachant un nouveau-né couleur de gueules). Un comédien aux couleurs de France cueille en son centre les fruits d'un pommier aux pommes d'or. Plusieurs comédiens figurent Amour royale, Noble Fraternité et Juste Querelle, Bon Droit habillé en juriste avec une longue robe brune. Devant la porte, se tient un ours auquel on a coupé les griffes dispersées à terre et qui présente ses pattes ensanglantées. Le même chasseur figurant Massimiliano Sforza accompagne cet avatar du dragon mythologique. Noble Champion explique ainsi la scène au roi en faisant référence à l'octroi des droits sur le duché de Milan de Claude de France à François Ier : Le Noble
Champyon Comme Hercules queullit
pommes à tas * Pour symboliser la force, l'imagerie médiévale représente les Preux ; puis Hercule apparaît dans le répertoire extrait de l'antique et est très tôt associé au roi François Ier. Au château de Blois, la façade des Loges devait recevoir un décor historié consistant en une suite des Travaux d'Hercule. N'existent aujourd'hui que trois bas-reliefs inspirés des plaquettes de bronze du médailleur italien Moderno. Commencés en 1520, les travaux s'interrompent en 1524 et la décoration ndemeure inachevée. Mais douze bas-reliefs devaient être logiquement prévus pour occuper, groupés par trois, les pans des échauguettes de cette façade des Loges placées sous le signe d'Hercule. Château
de Blois - Aile François Ier, façade des Loges. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Ch%C3%A2teau_de_Blois_-_Fa%C3%A7ade_des_Loges.jpg https://www.flickr.com/photos/biron-philippe/3987039673
*
" Dans cette lutte où l'amour de la langue s'unit au sentiment naissant d'appartenance à une même nation, un personnage mythologique joue un rôle inattendu : Hercule, cet Hercule gaulois qui, chez les Gaulois était honoré comme le dieu de l'éloquence et non plus comme celui de la force brutale. Il est représenté avec une chaîne d'or attachant à sa bouche les oreilles d'auditeurs captivés par ses paroles. La douce force persuasive de l'éloquence permet de convaincre sans vaincre. C'est dans le Champfleury de Tory que la valeur symbolique d'Hercule, héros mythologique de la force, représenté vêtu de peau de bête et armé d'une massue, est modifiée : pour les Gaulois, selon un écrivain grec, Lucien, il était le symbole de l'éloquence triomphant de la force. L'Hercule gaulois figure dès 1531 dans les Emblèmes d'Alciat, ce recueil de gravures très admiré au XVIe siècle. Il illustre la devise : "Eloquentia fortitudine praestantior" : l'éloquence l'emporte sur la force. Cet "Hercule gaulois" - argument en faveur du français - eut un grand succès.
Achille Bocchi, Symbolicarum quaestionum libri http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72808v
Alain
Giffard, Enchaîner les esthètes, gouverner les français.
Ogmios, l'Hercule gaulois aux pieds ailés Andreas
Cratander, Dictionarium, quo latina graecis, 1519. * Portrait
androgyne de François Ier en déité composite, vers 1545. http://expositions.bnf.fr/renais/grand/081.htm Le
texte dit : François Ier (1515-1547)
a revêtu le casque d'yeux de Minerve/Athéna, Ajoutons
l'épaulette droite à tête de lion d'Hercule. Cette glorification du roi surhomme grâce aux attributs des dieux
de l'Olympe est un élément fréquent de l'iconographie
royale aux XVIe et XVIIe siècles. Il est la transcription iconographique
des textes allégoriques et des recueils d'emblèmes. * C'est
sous le signe de cet "Hercules Gallique" qu'un dernier hommage est rendu
à François Ier lors des fêtes organisées pour l'entrée
de son fils Henri II à Paris, le dimanche 16 juillet 1549. http://passion-histoire.net/viewtopic.php?t=416
Entrée
d'Henri II à Paris le 16 juillet 1549.
" Donnez en cette Grece Menteresse, & y semez encor' un coup la fameuse Nation des Gallogrecz. Pillez moy sans conscience les sacrez Thesors de ce Temple Delphique, ainsi que vous avez fait autrefoys : & ne craignez plus ce muet Apollon, ces faulx Oracles, ny ses fleches rebouchées. Vous souvienne de votre ancienne Marseille, secondes Athenes, & de votre Hercule Gallique, tirant les Peuples apres luy par leurs Oreilles avecques une Chesne attachée à sa Langue. " (Fin de la Deffense & illustration de la Langue Françoyse) * Henri II
* Alazard,
Florence, "Les fêtes à la Renaissance : totem et tabou",
dans Le Verger, Bouquet VI, 2014. * Henri IV Toussaint
Dubreuil, Henri IV en Hercule
Extrait
du site suivant : Le nouvel Hercule " Pour des hommes
pétris de culture humaniste, la référence à l'Antiquité
est omniprésente. Ainsi, toutes les figures mythologiques, historiques
ou héroïques sont convoquées pour souligner les aspects sur
lesquels on entend insister, transformant très tôt Henri en héros
de légende, mi-homme mi-dieu. Au fil de ces récits, Henri est donc
décliné sous les atours de Mars, Apollon, César, Alexandre
ou Auguste en majesté. * Louis XIII Jean
Le Blond, Louis XIII en Hercule gaulois, vainqueur de l'Espagne, 1635. https://histoire-image.org/etudes/louis-xiii-figure-hercule * Louis XIV Louis
XIV - Jeton en argent de 1673.
Voir aussi : Le
salon d'Hercule est un salon du Grand appartement du Roi dans le château
de Versailles. * Napoléon Ier Napoléon
Ier en Hercule, vers 1812.
* République Française La
pièce de 50 francs Hercule de 1974 |
L'artiste * Les lions de la tenture de La Dame à la licorne
Ses sosies sont dans les tapisseries du Goût et du Toucher-La Tente de La Dame à la licorne. Qu'est-ce à dire ? L'artiste est-il le même ? Jean Perréal ? Pour l'heure, elle est attribuée au Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne, appelé encore Maître d'Anne de Bretagne. http://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%A8s_Petites_Heures_d'Anne_de_Bretagne De l'imposante étude de Charles STERLING parue en 2 volumes à la Bibliothèque des Arts : La Peinture médiévale à Paris (1987 pour le Tome 1 et 1990 pour le Tome 2), je retire les conclusions suivantes : un seul artiste (le disciple de Henry de Vulcop) peut être le créateur des tentures les plus importantes de cette époque (ultime fin du Moyen Age et début de la Renaissance en France) : La Chasse à la Licorne des Cloisters à New York, La Dame à la Licorne de Cluny, L'Histoire de Persée d'une collection privée, Narcisse à la fontaine et Pénélope de Boston. Geneviève SOUCHAL et Nicole REYNAUD l'admettent. Pour Nicole REYNAUD : 1 cartonnier qu'elle nomme Le Maître d'Anne de Bretagne et Geneviève SOUCHAL : 1 cartonnier qu'elle nomme Le Maître de la Chasse à la licorne a dessiné les cartons des tentures citées plus haut. Pour Charles STERLING : 3 cartonniers. Le Maître d'Anne de Bretagne pour La Chasse + Le Maître de La Dame à la licorne (l'élève du précédent) pour La Dame, Persée et Narcisse + la collaboration de ces 2 pour Les Femmes Vertueuses (dont Pénélope) + un 3ème influencé par les 2 pour Narcisse. Cela fait du monde ! Comme dans Le Goût de La Dame à la licorne, ce bandeau de tête volant dans l'air ajoute un certain mouvement élégant à la composition et équilibre la partie ronde de la massue. |
Le premier des douze travaux
Avant
d'accomplir le premier de ses douze travaux, Hercule se trouve à "
la croisée des chemins " qui sera un thème important pour les
artistes. La légende est celle du bivium, dont le symbole pythagoricien
est la lettre Y, choix binaire qui se pose quand le chemin et offre le choix entre
la voie du vice et celle du salut. https://www.les-12-travaux-hercule.fr/
Xénophon, dans ses Mémorables, II, 1, narre le " choix d'Hercule ". Dans ce récit, Hercule est appelé à choisir entre la Volupté et la Vertu. Que sera son existence : une vie de vice et de luxure ou une vie de bravoure et de satisfaction morale ? Il se décide pour la Vertu et s'engage sur le chemin qui le conduit à sa première épreuve : tuer le lion de Némée. http://remacle.org/bloodwolf/textes/xenophon1.htm http://www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/Prodicos_VertuOuVolupte.htm#_top http://www.artrenewal.org/pages/artwork.php?artworkid=16925 http://arts.mythologica.fr/artist-d/durer.htm http://arts.mythologica.fr/legend/hercule.htm * Le Lion de la région de Némée http://fr.wikipedia.org/wiki/Lion_de_N%C3%A9m%C3%A9e Selon
les textes, ce lion avait pour père Typhon ou Orthos, le chien bicéphale
de Géryon, un géant aux trois corps, et pour mère Chimère
ou Échidna ou encore la déesse de la lune Séléné.
"
Sachant cela, Héraclès se rendit à Tirynthe, et accomplit
tout ce qu'Eurysthée lui ordonna. Le premier travail qui lui fut imposé
fut de rapporter la peau du lion de Némée, une bête féroce
et invulnérable, née de Typhon. Ainsi Héraclès s'en
alla affronter le lion et gagna Cléones, où il fut l'hôte
d'un ouvrier agricole, Molorchos. Ce jour-là, ce dernier s'apprêtait
à offrir une victime en sacrifice, mais Héraclès lui dit
d'attendre trente jours : s'il revenait sain et sauf de la chasse, Molorchos devrait
sacrifier à Zeus Sauveur ; et si au contraire il périssait, Molorchos
devrait offrir le sacrifice à Héraclès, en tant que héros.
http://ugo.bratelli.free.fr/Apollodore/DetailsLivres.htm " Son premier
travail fut de tuer le lion de Némée. Cet animal était d'une
grandeur monstrueuse, et comme il était invulnérable par le fer,
l'airain, et les pierres, il fallait nécessairement employer la force des
bras pour le dompter. Ce lion vivait dans le pays qui est situé entre Mycènes
et Némée, auprès d'une montagne appelée Trétos,
c'est-à-dire perforée. Au pied de cette montagne, il y avait une
vaste caverne où l'animal avait établi son gîte ordinaire.
Hercule y vint l'attaquer ; mais le lion s'enfuit dans sa retraite. Hercule l'y
suivit ; après avoir bouché l'entrée, il le combattit corps
à corps, et, lui serrant le cou avec ses deux mains, il l'étrangla.
Il s'enveloppa de la peau de cet animal qui était immense, et s'en servit,
par la suite, comme d'une arme défensive. " Il est dit autre part qu'Héraclès perdit un doigt dans la bataille, coupé par le lion.
|
Athéna
conseille Héraclès attaqué par le crabe Ainsi s'explique la présence d'une chouette aux pieds d'Hercule car elle est un des attributs d'Athéna / Minerve. Elle est la déesse de la cité d'Athènes, mais aussi la déesse de la sagesse, représentée par la chouette et par l'olivier, qu'elle s'impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles. Elle est la Raison déifiée. http://mythologica.fr/grec/athena.htm
Tétradrachme
d'Athènes du -Ve s. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A9na
" Et la divine
Athènè aux yeux clairs lui répondit : |
Athéna
est omniprésente auprès d'Hercule
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydre_de_Lerne 3. S'emparer à la course de la biche de Cérynie aux sabots d'airain et aux bois d'or, créature sacrée d'Artémis, qu'il poursuit toute une année en vain.Héraclès http://fr.wikipedia.org/wiki/Biche_de_C%C3%A9rynie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanglier_d%27%C3%89rymanthe
https://fr.wikipedia.org/wiki/Augias
Athéna et Hercule http://www.e-olympos.com/Site_OLYMPOS/Heracles/augeiasstables.jpg
6. Tuer les oiseaux du lac Stymphale dotés d'un bec et de griffes de fer, de plumes de bronze, et qui se nourrissent de chair humaine. Amphore
attique à figures noires
7. Capturer vivant le taureau offert à Minos, roi de Crète, par Poséidon. " Dans la série canonique des Douze Travaux, qui ne se fixe qu'à partir des métopes du temple de Zeus à Olympie, vers 460, la capture du Taureau de Crète apparaît souvent comme la septième des épreuves que le héros a dû accomplir pour Eurysthée, roi de Mycènes. Elle est attestée dès le VIe siècle par les images et par un passage très fragmentaire d'Akousilaos d'Argos. Pour une narration exhaustive de l'épisode, il faut attendre les " vulgates" mythographiques tardives. Un taureau furieux ravageait la Crète du roi Minos. Selon certaines versions, c'était le magnifique taureau blanc offert par Poséidon pour être sacrifié en son honneur mais, comme la victime fut épargnée par Minos, Poséidon se vengea en rendant le taureau furieux ; de plus il en tomba amoureuse et en conçut le Minotaure. Pour d'autres auteurs, ce taureau était celui dont Zeus avait choisi de prendre la forme pour enlever Europe et l'amener en Crète. Quoi qu'il en soit, Héraclès réussit sa mission : capturer la bête et la conduire à Mycènes. Eurysthée voulut la sacrifier à Héra, mais le taureau s'échappa et se rendit en Attique, à Marathon, où il fut à nouveau soumis, par Thésée cette fois en un exploit qui apparaît comme un écho de celui d'Héraclès. " (Annie Verbanck-Piérard, p 32.) cratère
à figures rouges du musée Calvet d'Avignon Les personnages autour d'Héraclès. Les dieux olympiens : Athéna ; Nikè, la Victoire ailée ; Iolaos, en voyageur ou chasseur, inséparable compagnon d'Héraclès. Les spectateurs génériques et les protagonistes anonymes : un homme, assis ou debout près du Taureau, et une femme, assise et voilée, le couple Minos et Pasiphaé.
8. Capturer les juments mangeuses d'hommes de Diomède, roi des Bistones en Thrace. https://fr.wikipedia.org/wiki/Juments_de_Diom%C3%A8de
9. Rapporter la ceinture d'Hippolyte, reine des Amazones, reçue en cadeau de son père Arès. https://www.flickr.com/photos/59219872@N02/sets/72157626111070801/detail/ https://odysseum.eduscol.education.fr/heracles-et-la-ceinture-de-la-reine-des-amazones 10. Voler les bufs de Géryon, un géant aux trois corps, régnant sur l'Erythie, en Espagne. Héraclès conduit à pied le troupeau vers la Grèce en traversant l'Espagne, la France et l'Italie. https://fr.vikidia.org/wiki/H%C3%A9racl%C3%A8s_et_les_b%C5%93ufs_de_G%C3%A9ryon
11. Rapporter les pommes d'or du jardin des Hespérides, données à Héra par Gaïa comme cadeau de noces, puis conservées par les Hespérides, filles du Titan Atlas et gardées par le dragon Ladon. Un arbre est visible sur la tapisserie qui peut être un pommier pour évoquer ce onzième exploit. Le
personnage ailé pourrait être Victoire, fille de Pallas et de Styx,
nommée Nikê par les Grecs. Toujours associée à la déesse
Athéna (Nikê est un des surnoms d'Athéna, Athènê
Nikê), elle possédait un temple célèbre sur l'Acropole
d'Athènes. Elle est ordinairement représentée sous les traits
d'une femme ailée portant palme et couronne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hesp%C3%A9rides
http://mythologica.fr/grec/cerbere.htm
* Maison
aux travaux d'Hercule à Volubilis (Maroc). Mosaïque
des douze travaux de Liria (Espagne), première
moitié du IIIe siècle. * Dans la mythologie grecque, comme Hermès, son demi-frère, Athéna est la protectrice des héros. Elle
assiste Héraclès dans ses prouesses : elle lui donne les cymbales
d'airain qui effraient les oiseaux du lac Stymphale, elle l'escorte aux Enfers
pour ramener Cerbère
Héraclès la remercie en lui offrant
les pommes d'or des Hespérides. Elle l'accueille après sa mort à
l'entrée de l'Olympe. http://mythologica.fr/grec/athena3.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A9na#Conseill.C3.A8re_des_h.C3.A9ros https://athenaceramique.wordpress.com/2012/04/10/athena-deesse-protectrice-des-heros/ |
Héraklès / Hercule immortel "
Symbole de la force et de l'énergie, et même de l'héroïsme,
Héraclès vénéré autant comme un héros
que comme un dieu. Grand buveur, gros mangeur, bon vivant, il représente
aux yeux des Grecs le justicier qui combat le méchant et le parjure, punit
l'impie, et il reste le modèle du courage devant les périls mortels
qui assaillent l'homme. Enfin, par sa postérité, les Héraclides,
il est l'ancêtre mythique tous les Grecs du Péloponnèse. "
http://www.ledauphine.com/vaucluse/2010/05/10/a-avignon-le-musee-lapidaire
Après sa mort sur le bûcher, torturé par la tunique de Nessus, devenu immortel, Héraklès/Hercule gagne l'Olympe où il épouse Hébé, déesse de la jeunesse.
Piero della Francesca, Hercule, 1470 fresque, Isabella Stewart Gardner Museum, Boston
Entrée
d'Héraclès dans l'Olympe, entouré par Poséidon et
Athéna.
* À Hèraklès Cur-de-Lion Je
chanterai Hèraklès, fils de Zeus, le plus brave des hommes terrestres,
et qu'enfanta Alkmènè, dans Thèbè aux beaux churs,
s'étant unie au Kroniôn qui amasse les nuées. Homère,
Hymnes homériques, traduction par Leconte de Lisle.
* Sur le symbolisme d'Hercule et de ses travaux http://hercule.travaux.free.fr/symbo.htm#haut http://www.autourdelalune.com/autour-du-zodiaque/nos-12-travaux-d-hercule.html
Alice A. Bailey, Les travaux d'Hercule.
Emmanuel Filhol . "Hérakleiè
Nosos. L'épilepsie d'Héraclès", Revue de l'histoire
des religions, tome 206 n°1, 1989. p. 3-20.
Fabienne Potherat, Il en est des institutions
comme des Travaux d'Hercule. etc *
Christian Biet , « Les monstres aux pieds
d'Hercule. », Dix-septième siècle 3/ 2001 (n° 212),
p. 383-403
Lawrence M. Bryant, "La cérémonie
de l'entrée à Paris au Moyen Âge", Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations, 41e année, N. 3, 1986. pp. 513-542. *
Jacques Martin,
La religion des Gaulois, tirée des plus pures sources de l'antiquité,
Volume 2, 1750. * http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Triumph_of_Hercules_tapestry.png Artiste
anglais non identifié. Le Triomphe d'Hercule. * Tapisserie
Le Triomphe de Luxure Tapisserie
de laine, de soie et de fil de métal doré appartenant à un
ensemble de sept pièces, Les sept péchés capitaux,
dessinées par Pieter van Aelst Coecke, vers 1532-1533 et tissées
à Bruxelles vers 1542-1544. |
Hercule n'est pas un inconnu pour les auteurs
Voici une liste non exhaustive des écrivains et de leurs écrits évoquant le nom du héros : Les Bibliothèques d'Apollodore (Livre II, de 4.8 à la fin) et de Diodore de Sicile (Livre IV, 9 à 39) constituent les écrits les plus complets et détaillés. Quelques uvres littéraires d'Homère (Iliade), Hésiode (Iliade et Théogonie), Pisandre de Camiros (VIème siècle av. nè), Panyassis d'Halicarnasse (Vème siècle av. nè), Pindare (Néméenne), Prodicos de Céos (Héraclès à la croisée des chemins, Vème av. nè), Esope et ses fables (VIIème-VIème siècles av. nè) utilisent les motifs du mythe d'Héraclès. Les tragédies de Sophocle (les Trachiniennes) et Euripide (480-406 av. nè, Les crétoises, Alcméon, Téléphe, Alceste, les Héraclides et Hercule furieux). Les comédies d'Aristophane (les Grenouilles, Nuées, les Oiseaux, Vème - IVème siècles av. nè) et Epicharme (550-450 av. nè) et sa parodie d'Héraclès nous laissent une vision humoristique du héros. Les écrits philosophiques de Platon (Timée), Aristote et Lucrecius. Les travaux poétiques d'époque alexandrine de Riano de Crète, Théocrite (idylle XXIV) et Moschos (IIème siècle av. nè). Les uvres latines de Plaute (Amphitryon), Ovide (les Métamorphoses), Sénèque (Hercule furens et Hercule sur l'Oeta), Virgile (Enéides), Plutarque (vie d'Héraclès), Hérodote, Tacite et Pausanias. Les écrits humanistes d'Enrique de Villena (les travaux d'Hercule, 1417) et de Giambattista Giraldi Cinzio (Hercule, poème de 1557).
Vincenzo Cartari, Les images des dieux des anciens, contenans les idoles, coustumes,
cérémonies et autres choses appartenans à la religion des
payens, 1581. Les pièces de théâtre comme le Hercule mourant de Jean de Rotrou, en 1634 (d'après Sénèque).
Des uvres pouvant avoir été consultées par notre artiste Coluccio
Salutati, De laboribus Herculis, 1406.
Bibliographie récente Annie Verbanck-Piérard, "Un nouvel exploit d'Héraclès sur un cratère à figures rouges du musée Calvet d'Avignon", La Revue des musées de France, Revue du Louvre, 2012-5, p. 28-38. Françoise Frontisi-Ducroux, L'ABCdaire de la mythologie grecque et romaine, Flammarion, 1999. Pierre Grimal, Dictionnaire de mythologie grecque et romaine, PUF, 1999. Erwin Panofsky, Hercule à la croisée des chemins et autres matériaux figuratifs de l'antiquité dans l'art plus récent. 1930. Traduit de l'allemand par Danièle Cohn, Teubner, 1999.
Marie-Pierre Harder, (Pan)ofsky à la croisée des chemins
Marie-Pierre Harder, Hercule à la croisée des chemins, figure
exemplaire de la conscience baroque ? Université Paris X - Nanterre.
Marc René Jung, Hercule dans la littérature française
du 16e siècle. De l'Hercule courtois à l'Hercule baroque, Droz,
1966. Marcel Simon, Hercule et le christianisme, Belles Lettres, 1955. Corinne Bonnet, Colette Jourdain-Annequin, Vinciane Pirenne-Delforge, Le bestiaire d'Héraclès. Actes du colloque organisé à l'Université de Liège et aux facultés universitaires Notre-Dame de la paix de Namur, du 14 au 16 novembre 1996. IIIe Rencontre héracléenne. Edités par Rencontre héracléenne, Liège, 1998.
Julie Turpin, Hercule dans l'iconographie des entrées royales françaises
du XVIe siècle.
Julie Turpin, L'Iconographie d'Hercule dans les fêtes florentines des
XVe et XVIe siècles. (thèse, Centre d'Etudes Supérieures
de la Renaissance, Tours, 2003.)
Michel Simonin, Rabelais pour le XXIe siècle, actes du colloque
du Centre d'études supérieures de la Renaissance (Chinon-Tours,
1994), Librairie Droz, 1998.
Athéna et Héraclès, site athenaceramique.
Un site très complet et très intéressant :
Bernard de Montfaucon, Les dieux des Grecs & des Romains, 1719, p.
195-228. Emblèmes
58, 138, 139, 181, 212 |